Churchill exécrait le sport. Il a pourtant voulu que les athlètes britanniques brillent aux jeux Olympiques, car le jeu n’a jamais eu la seule vertu de distraire. Lorsque les villages écossais s’affrontaient jadis par leurs champions, brutes gaéliques capables de balancer un tronc de 40 livres à une dizaine de mètres, la bestialité de l’effort permettait d’éviter des guerres fratricides. Les jeux antiques eux-mêmes offraient aux empires l’occasion de réunir les nations qui les composaient en un esprit commun.
Un monde sans limite
Mais aujourd’hui les choses ont changé. Le sentiment de nation anime moins le citoyen, la mondialisation trouve de plus de plus de détracteurs, la Terre ne semble plus pouvoir supporter les progrès et les joutes humaines, l’Internet universel ramène chacun sur un écran. Au nom de l’individu et du droit à l’avenir, des citoyens se lèvent pour fustiger le coût exorbitant de ces grands rassemblements, qu’il s’agisse de leur impact, leur budget ou leur utilité sociale. Même les Églises subissent ces réactions lorsqu’elles organisent un Grand Kiff, ou des JMJ au loin. De jeunes paroissiens reprochent à leurs anciens ces pratiques nées d’un monde sans limite.
L’ère des grands rassemblements est-elle donc en déclin, comme les grands systèmes de pensée, la mondialisation ? Faudra-t-il, au nom de la préservation de l’espèce, prôner une sobriété de proximité ?
Quand Dieu cherche un dialogue
D’un côté il y a la joie de se retrouver et de se dépasser, l’occasion de rencontres où la spiritualité peut être présente. De l’autre on constate les tonnes de béton, les voyages en avion, la pauvreté rejetée loin des capitales. Faut-il donc arbitrer entre les deux, boycotter, valoriser lors des JO une sobriété de bon aloi ?
L’essentiel semble être ailleurs. Lorsque Dieu demande à Adam de dominer la terre, le terme veut dire […]