La théorie du colibri est simple : si chacun fait sa part, aussi infime soit-elle, on peut éteindre un feu de forêt aussi avec les quelques gouttes d’eau contenues dans un tout petit bec.

Il y a quelques semaines, les jeunes (parmi lesquels de nombreux scouts, dont les EEUdF) marchaient pour le climat, dénonçant le manque d’ambition de la Loi Climat et résilience, en discussion à l’Assemblée nationale. Face à l’urgence écologique, le défi paraît immense, et nos moyens si faibles, si des décisions à l’échelle mondiale ne sont pas prises. Nos petites actions quotidiennes ne sont-elles pas dérisoires ? Non, car chaque geste compte ! Et on peut s’y mettre dans son foyer, que l’on vive seul ou en famille.

Je vous rappelle 10 gestes simples mais incontournables qui font déjà la différence :

1 – On trie correctement ses déchets

Le plus simple pour assurer une valorisation optimale de nos déchets, c’est de prévoir ce tri dès le lieu de production familiale, le principal étant sans doute la cuisine. En se dotant de bacs/sacs différents, il est plus facile de séparer immédiatement les déchets, avant de les déposer en une fois dans les différents bacs de tri. Vous vous mélangez dans les couleurs des bacs ? Ce petit mémo devrait vous aider (mais attention, certaines consignes varient d’une collectivité à l’autre).
Habituez vous aussi à déposer les biodéchets dans un bac à compost (personnel ou collectif), pour qu’ils deviennent de l’engrais. Ils représentent près d’un tiers de notre poubelle. Dès 2023, le compostage sera obligatoire pour tout le monde. Pourquoi ne pas installer déjà un composteur dans votre cuisine, sur votre balcon ou dans votre résidence ?

2 – On achète en vrac

Le blog vous a déjà expliqué l’impact des emballages sur les ressources naturelles, mais aussi sur l’eau et sur l’énergie, nécessaires pour les produire. Sans compter la pollution que ces emballages représentent quand ils échouent dans la nature. Selon Cleanseas, si on ne change rien, en 2050 il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans.
Avec quelques sacs en tissus ou bocaux réutilisables, il est facile d’acheter en vrac les pâtes, les céréales, les fruits secs, la farine, le sucre, le café, les biscuits… mais aussi les produits d’entretien.
L’appli ConsoVrac vous aide à trouver les produits et les magasins près de chez vous.

3 – On utilise une carafe et une gourde

Les bouteilles d’eau sont d’énormes consommatrices de plastique. A la maison ou dans les réunions, on remplace la grande bouteille par une carafe filtrante ou avec un charbon de bambou. Et on emporte avec soi une gourde (qui peut tout aussi bien transporter des liquides froids ou chauds), plutôt que de multiplier les toutes petites bouteilles.

4 – On préfère les douches aux bains

Une baignoire bien remplie, c’est environ 150 litres d’eau, contre environ 50 litres pour une douche de 5 minutes. Entre les deux, il n’y a pas photo… Gardez-vous le plaisir du bain pour les moments exceptionnels. Le reste du temps, pensez à couper l’eau quand vous vous savonnez, c’est toujours cela de gagné ! Pour les autres pièces de la maison, pensez aussi à un économiseur d’eau ou à un mousseur, qui réduisent la consommation. Ça peut faire la différence : un Français consommerait jusqu’à 150 litres d’eau par jour.

5 – On fabrique ses produits de nettoyage maison

J’ai déjà consacré une émission complète à ce sujet, avec les conseils d’une professionnelle. Lessive, produits pour le sol ou le nettoyage des surfaces offrent un double avantage : ils permettent non seulement de réduire les déchets mais garantissent l’innocuité des composants que l’on choisit soi-même, pour l’essentiel des produits naturels, non polluants et inoffensifs pour notre santé (vinaigre blanc, bicarbonate, vrai savon de Marseille…).

6 – On fait réparer

La durée de vie de la plupart des appareils ménagers peut être allongée. Avant de jeter (dans une déchèterie, uniquement !), vérifiez que votre machine à laver ou ordinateur ne peut pas être réparé. Internet permet d’acheter les pièces détachées nécessaires, et on y trouve aussi nombre de tutoriels – la plupart du temps de professionnels – pour s’en sortir à peu près seul. Vous manquez de matériel pour bricoler ? Louez-le ou empruntez-le. Vous n’êtes vraiment pas bricoleur ? Vous pouvez aller dans un repair-café, ou faire appel à plus bricoleur que vous grâce à un service entre particuliers (comme sur Needhelp ou Yoojo).

7- On achète en seconde main

Pourquoi acheter tout neuf, quand nombre d’objets sont disponibles d’occasion – et souvent en très bon état car ayant très peu servis ? Le blog vous a déjà parlé des ressourceries, qui se positionnent comme de véritables boutiques de seconde main. On peut aussi chiner dans une brocante ou une friperie (bien que ce soit un peu plus difficile en ce moment) mais le plus simple est sans doute de faire son shopping en ligne. Il y a bien sûr les sites généralistes où l’on trouve à peu près de tout, comme Le Bon Coin, ou Facebook Market, sur lequel j’ai souvent trouvé des meubles sympas et surtout à proximité. Plus spécialisés, ceux pour les vêtements, comme le poids lourd Vinted ou les plus pointus Ethic2hand (mode éthique) ou Vestiaire collective (luxe).

8 – On éteint la lumière

Avouez qu’à vous aussi, on a répété : c’est pas Versailles, ici ! Et pour cause… Même si les ampoules LED remplacent leurs aïeules à incandescence, notre consommation électrique reste encore importante, et parfois invisible. Si l’on pense à éteindre la lumière en quittant une pièce (encore que…) on oublie parfois tous ces petits appareils ménagers en veille, ou qui entretiennent simplement une diode. Souvent munis d’un transformateur, c’est ce dernier qui est également gourmand en énergie : ils représentent jusqu’à 10% de la facture d’électricité. Selon le WWF, Une télévision en veille pendant une journée entière consomme autant que lorsqu’on la regarde pendant la durée de deux films.

9 – On se déplace intelligemment

C’est parfois le plus gros effort à consentir, mais aussi le plus payant. Même si j’ai une voiture (que je viens enfin de remplacer par une version essence, catégorie 1), je priorise mes déplacements avec les transports en commun toutes les fois où je le peux : gain de temps, de CO² et de fatigue. Je réalise à quel point j’ai été visionnaire à l’été 2019, en m’interrogeant sur l’usage à venir de l’avion… L’écologie couplée à la pandémie rendent cette question on ne peut plus d’actualité. Nul doute que ce moyen de transport persistera mais on s’interrogera désormais davantage sur la nécessité d’y recourir, y compris en vacances. La voyageuse dans l’âme que je suis ne rêve que de retourner en Asie, mais je réalise que je réserverai sans doute ce type de voyage à des vacances exceptionnelles. Je ne suis pas encore prête pour le vélo – surtout en ville. Mais j’admire ceux qui en ont fait leur mode de vie.

10 – On cuisine

Ça, c’est mon geste écologique préféré ! Oui, on sait, vous manquez de temps (moi la première !) mais quel plaisir de cuisiner et de manger sain et bon, même si c’est simple. Non, ça n’est pas difficile, oui, tout le monde peut le faire sans y passer des heures. Certes, les plats préparés sont hyper-pratiques, mais essayons de les garder en dépannage (on ne va pas se rendre la vie impossible non plus). L’inconvénient c’est qu’ils sont souvent trop gras ou trop salés, ou contiennent nombre de sucres cachés. Ils multiplient les emballages, donc la dépense énergétique pour les transporter, et leurs contenants vont devoir être jetés ou recyclés. Pour faire simple, on s’établit une liste de menus pour la semaine et la liste de courses qui va avec. Cela permet d’acheter ce dont on a besoin, et de planifier sa semaine. Vous ne pouvez pas acheter « tout bio » ? Ça n’est pas forcément nécessaire, commencez par opter pour les produits de saison et locaux. Et on cuisine en une fois ou plusieurs, selon son emploi du temps. Je ne suis pas une adepte du batch-cooking, que je juge trop « control-freak » mais je lui ai emprunté quelques habitudes que je vous invite à revisiter.

Vous avez envie, tel le colibri, de multiplier les petites actions qui font les grandes rivières ? Le WWF a créé l’appli WeActForGood qui propose chaque jour des idées, des conseils et des challenges ! Et pour s’y mettre en famille, on adore toujours autant le site et les ouvrages de la famille zéro déchet. Et vous, quel sera votre prochain défi ?