Les chrétiens étaient invités à prier pour l’unité du 18 au 25 janvier, dates suggérées en 1908 pour aller de saint Pierre à saint Paul. Ces dates sont symboliques. Mais le symbole n’est-il pas aujourd’hui dépassé ?
Disons le clairement : cette semaine est usée. Elle n’attire que les convaincus aux célébrations qui sont proposées. Elles ne changent pas les pratiques : des prêtres continuent de refuser à des protestants d’être parrain ou marraine d’enfants catholiques. Des protestants continuent à penser que la théologie catholique est restée enfermée au Moyen Âge. Les orthodoxes sont toujours aussi méconnus. Et que dire de l’intercommunion ? La communion reste toujours le sacrement de la division. Les chrétiens n’ont plus rien à faire des hésitations d’institutions qui sont tellement en contradiction avec la prédication qui est portée par l’esprit des textes bibliques. Le temps de l’œcuménisme seul est fini.
Une semaine de prière pour l’unité des chrétiens, personne ne peut être contre. C’est même insuffisant tant l’idée est belle et correspond à ce que l’Évangile nous invite à vivre : une fraternité active. Mais comment pouvons nous restreindre, de nos jours, la fraternité aux seuls chrétiens ? L’Évangile, précisément, fait voler en éclat les frontières religieuses, sociales, nationales, que bien des personnes voudraient garder étanches. C’est au nom même de l’Évangile prêché par Jésus, que nous ne pouvons pas nous contenter d’une fraternité étroite. L’heure est largement venue de prendre acte que la transcendance nous invite à transcender nos chapelles pour découvrir de quelle manière elle s’exprime dans les différentes religions qui sont autant de langues pour dire les chemins de l’humanité. […]