Un baptême est toujours un moment de joie et d’espérance. Le dimanche matin, l’enfant est reçu avec ses parents, parrain et marraine. L’enfant est béni bien sûr, la famille aussi, tout le monde a été présenté à la communauté qui accueille les nouveaux venus… Mais voilà, les parents de l’enfant sont en fait deux mamans. Un couple homosexuel, l’une d’elle a eu l’enfant par insémination artificielle… Les deux femmes heureuses du baptême et de l’accueil de la communauté demandent une bénédiction sur leur couple, leur projet de vie, comme on le fait normalement pour les couples mariés… Impossible, la loi française et la discipline de l’Église réformée de France n’ont pas prévu cela. C’est donc un refus.
Pourtant dans d’autres Églises protestantes la bénédiction des couples homosexuels se pratique normalement, pourtant nous avons dans notre propre Église des responsables homosexuels, quelles que soient leurs fonctions. Mais une bénédiction de couple, ça non ! Où est la logique dans tout cela ?
Les lois du Lévitique ou les textes des épîtres du Nouveau testament pourraient évidemment apporter de l’eau au moulin du refus de l’homosexualité… Mais faut-il lapider les homosexuels comme c’est aussi demandé dans la Bible ? Faut-il les maudire et les exclure ? Bien sûr que non ; on les accepte mais pas de bénédiction ! Reste des questions plus théologiques comme celle de l’altérité. Vrai problème. Mais une bénédiction de couple homosexuel comme toutes les autres bénédictions de couple implique des réunions de préparation nombreuses, des discussions et explications. C’est certainement un gros travail de préparation qui ne va pas dans le sens du militantisme ou d’un engagement de valeur, mais c’est un travail qui répond à une aspiration profonde et spirituelle de ceux qui en font la demande avec sérieux et sincérité… Et qu’allons-nous faire quand la loi française acceptera le mariage homosexuel ? […]