Trois dossiers majeurs occupent désormais l’agenda de Rachida Dati, qui a conservé son poste au ministère de la Culture comme l’explique franceinfo. En premier lieu, la mise en œuvre du plan de 98 millions d’euros visant à améliorer l’accès à la culture en milieu rural, annoncé le 11 juillet ; puis l’élargissement du Pass Culture à toutes les tranches d’âge et enfin, en priorité, la réforme de l’audiovisuel public.

En ce qui concerne le Pass Culture, Nicolas Dubourg, président du Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles), exprime des doutes quant à son efficacité à atteindre un public nouveau, éloigné de l’offre culturelle. Il critique également une enquête interne menée auprès des scènes labellisées, la qualifiant de « véritable plaisanterie ». Selon lui, les jeunes qui utilisent le Pass sont « très peu nombreux » et appartiennent déjà à une catégorie bénéficiant d’un accès privilégié à la culture.

La question de l’audiovisuel public fait débat

Un autre dossier majeur auquel Rachida Dati devra s’attaquer est celui de l’audiovisuel public. Avec la suppression de la redevance audiovisuelle en 2022 et la fin imminente de son financement par la TVA, la question délicate de l’indépendance et du financement de ce secteur se pose. Pour Laurent Lafon, sénateur et président de la commission de la Culture, ce sujet est prioritaire. En effet, le prélèvement sur la TVA qui finance actuellement l’audiovisuel public prendra fin le 31 décembre 2024. Il estime néanmoins qu’il est impératif de prolonger ce mode de financement pour le sécuriser et éviter qu’il ne soit « soumis aux aléas budgétaires du gouvernement ». Mais c’est sur la gouvernance de l’audiovisuel public que Rachida Dati est particulièrement attendue. Favorable à la création d’une « BBC à la française », elle soutient la fusion de France Télévisions, Radio France, Arte France et l’Ina.

Toutefois, la situation de France Médias Monde (RFI et France 24) reste incertaine. Au printemps, les salariés de Radio France (France Inter, France Info, France Bleu, FIP…) se sont massivement opposés à cette fusion, craignant d’être absorbés par France Télévisions, une perspective qu’ils comparent à un retour de l’ORTF. Rachida Dati rejette ces critiques, affirmant que la convergence des forces n’a jamais affaibli l’audiovisuel britannique. De son côté, Laurent Lafon considère que le savoir-faire de Radio France pourrait enrichir France Télévisions sans que l’inverse soit exact, tout en admettant qu’il est nécessaire de rassurer les salariés, sans apporter plus de précisions. Un sujet particulièrement sensible qui attend donc l’ancienne maire du VIIe arrondissement de Paris.