Le mois d’avril sera consacré à des débats parlementaires autour de la fin de vie, son accompagnement, la possibilité ou non de permettre au corps médical d’effectuer un geste, dans un cadre très précis, pour agir activement en abrégeant la vie.

Vers une évolution de la loi

Jusqu’ à présent , la loi Claeys-Leonetti autorisait les médecins, après avis pris auprès de la famille et dans des situations précises, d’exercer ce qu’on appelle une sédation profonde. Le geste ne consistait pas à administrer un produit mortel, mais à couper la personne de toute alimentation et conscience, la fin de vie advenant en fonction des réactions du corps de ce patient.

Il est aujourd’hui question d’autre chose, certains considérant inhumain ce traitement, d’autres privilégiant la liberté de mourir, d’autres enfin sacralisant la notion même de vie. Sur ces sujets qui touchent à un grand degré d’intimité, les débats sont difficiles à mener et les arguments parfois complexes, teintés de croyances ou d’émotions.

Une parole protestante plurielle

La Fédération protestante en région parisienne a donc proposé de clarifier les enjeux d’une telle réflexion en réunissant des spécialistes de l’éthique médicale et des responsables d ’Églises. Il faut signaler que les points de vue au sein de la Fédération protestante sont très partagés, les questions éthiques n’étant pas consensuelles dans les différentes branches du protestantisme et souvent jusqu’à l’intérieur de chaque Église.

De tels enjeux font en effet référence au sens de la vie, à la place de l’Écriture et ses différentes lectures possibles, à la manière de considérer la souffrance, au Décalogue lui-même quand il s’agit d’avoir une part active à la mort d’autrui. La pluralité d’interprétation au sein des Églises de la Réforme ne facilite pas le travail de la Fédération, dont l’avis sera néanmoins requis et écouté par les pouvoirs publics durant les débats. 

Le président de la FPF est d’ailleurs déjà intervenu auprès de la présidence de la République lors d’une consultation des responsables religieux, dans une phase de préparation au débat. Mais les discussions à l ’Assemblée et leurs répercussions dans la société civile nécessitent une prise de parole protestante aussi juste et représentative que possible. Directives anticipées, loi Claeys-Leonetti, accompagnement soins palliatifs, l’arsenal des mesures actuel le s doit-il être mieux appliqué ou bien doit-il être complété par une action déterminante ? Le fait que ces questions soient déjà posées à la société alors que la loi en vigueur n’est pas ancienne montre combien ces sujets sont délicats. De nombreuses paroisses évoqueront aussi le sujet dans le cadre de groupes de travail ou de culte.