Didier Sicard est connu pour avoir été chef de service à l’hôpital Cochin, président du Comité Consultatif National d’Éthique et pour avoir rédigé un rapport sur la fin de vie en 2012.
Dans son discours, René Frydman retrace la trajectoire du professeur Sicard en la plaçant à l’aune de l’interprétation des symptômes. C’est l’occasion de promouvoir une approche clinique où le croisement des regards, la prise en compte de la culture du patient, l’emportent sur la foi en la technique. Le médecin ne saurait être « un robot prescrivant des recommandations inadaptées au sujet ». Son séjour au Laos ainsi que son passage à Dakar, dans une léproserie, l’encouragent au « respect de l’homme, surtout lorsqu’il est diminué, en lambeaux, atteint dans ses profondeurs, prêt à tout lorsque les traitements ne sont pas présents ». Albert Schweitzer ne disait pas mieux. Ces rencontres lui font mesurer les limites de la science et prendre conscience de la part d’inexplicable dans certaines guérisons. Il en ressortira la conviction que la dignité humaine ne dépend pas des circonstances, que ce soit au début de la vie ou vers sa fin. L’homme n’est pas une machine, il est un être lié à une société, dont la singularité ne doit pas être écrasée par une « Tour de Babel » éthique qui imposerait sa vision de l’universel. Au contraire, Didier Sicard est de ceux qui constatent que « la singularité s’accroît avec sa vulnérabilité ». […]