À quoi sert l’école ? Nous tomberons tous d’accord pour dire qu’elle est un moyen pour les individus et non un but en soi. Alors quel est son but ? Ici la confusion règne… L’école sert-elle les élèves pour les équiper à participer à leur façon à la vie collective de leur société ? Sert-elle la société elle-même en préparant ces individus à la pérenniser comme elle l’entend ? Est-ce le citoyen qui y est équipé pour vivre en République ? À moins que ce ne soit le futur salarié que l’on prépare pour le marché du travail…

Voyez-vous, beaucoup d’attentes sont placées sur l’école. Ces dernières ne coïncident pas forcément entre elles et elles ne sont pas toujours ouvertement avouées non plus. L’école reste toujours un lieu de transmission des savoirs bien heureusement, mais d’autres rôles lui sont constamment ajoutés et ses priorités sont régulièrement chamboulées. La récente « Loi confortant le respect des principes de la République » vient renforcer la vocation de l’École de la République à être le vecteur principal de transmission des valeurs républicaines. Entre autres choses, à partir de la rentrée 2022, l’instruction en famille devra être autorisée administrativement, ce qui remet en question la liberté des parents (et donc leur responsabilité) de choisir pour leurs enfants de les instruire à la maison ou non.

Nous ne vivons pas dans une théocratie et même ne le souhaitons pas. Aussi est-il inévitable que nos enfants grandissent dans une société parcourue par une grande mixité de valeurs. Et nous ne sommes pas appelés par le Seigneur à imposer nos valeurs chrétiennes ni à suppléer les valeurs de notre société.

Nous devons vivre nos convictions au sein de notre société pour y briller de Christ. La question importante pour nous, chrétiens, est celle-ci : pourrons-nous librement choisir quelles valeurs supérieures nous transmettons à nos enfants ou serons-nous perçus comme « menaçants » en soumettant les valeurs de la République à celles de l’Évangile ? Vivrons-nous encore longtemps une collaboration avec l’École de la République ou tomberons-nous à terme dans un conflit concernant l’éducation de nos enfants ?