La France s’est longtemps distinguée par un messianisme politique qui fait de l’Etat une quasi Eglise de substitution. François Hollande, avant son élection en 2012, avait une nouvelle fois réactivé cette « politique enchantée » dans son fameux discours du Bourget (le « rêve français » etc). Mais les flots de promesses intenables se sont heurtés à une réalité massivement constatée par les citoyennes et citoyens; au lieu de « changer la vie », les politiques ont navigué à vue, et se sont parfois servis dans la caisse. Ils ont fait la démonstration, mandat après mandat, de l’imposture du messianisme politique.
En se réclamant souvent de la « bienveillance », de l' »humilité », du refus du sectarisme (il est le seul à toujours avoir refusé de faire siffler ses adversaires), Emmanuel Macron désenchante la politique. Moins de grandes promesses, plus de pragmatisme. Moins de prêchi-prêcha, plus d’écoute des compétences de la société civile. […]