Le sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA) se tient à Paris lundi 10 février. À la veille de cet événement, Emmanuel Macron avait annoncé 109 milliards d’euros d’investissements dans l’intelligence artificielle en France. Il espère ainsi que le pays devienne l’un des chefs de file dans ce domaine. Durant le sommet, plus de 60 grandes entreprises ont indiqué la création d’une coalition pour faire de l’Europe un « leader mondial » de l’intelligence artificielle et pour simplifier « drastiquement » le cadre réglementaire européen. Cette alliance, appelée « EU AI Champions Initiative », doit être présentée à l’Élysée ce lundi, à Emmanuel Macron, à 15 chefs d’État et de gouvernements européens, ainsi qu’à la cheffe de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, rapporte Le Monde.
En organisant ce sommet, la France espère pouvoir se positionner comme une troisième voie pour le développement de l’intelligence artificielle, derrière les leaders américains et chinois. Selon différents classements, la France est le sixième, voire cinquième pays au monde en matière d’IA, indique franceinfo. Dès 2018, une stratégie nationale pour l’IA avait été lancée avec 2,5 milliards d’euros pour plusieurs années. Entre 2018 et 2022, 1,5 milliard d’euros a été consacré à la recherche, car la France possède certaines des meilleures formations au monde en matière d’IA. Avant l’ouverture de ce sommet, la France a publié la troisième étape de sa stratégie nationale. L’Etat prévoit de renforcer les infrastructures de calcul avec 35 projets de data centers, de soutenir la recherche avec le financement de nouvelles chaires, mais aussi la construction d’un campus dédié à l’IA avec les Émirats arabes unis. La France soutient aussi des « projets de R&D à très forte ambition » pour faciliter la diffusion de l’IA dans les entreprises et le service public.
Les questions posées par l’intelligence artificielle
Toutefois, les problèmes que peuvent générer l’IA sont aussi évoqués durant ce sommet. L’intelligence artificielle nécessite une énergie importante pour réaliser ses calculs. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), une requête sur ChatGPT consomme dix fois plus d’électricité qu’une recherche sur Google. Les centres de données émettent du CO2 et leur consommation pourrait passer de 1,7% à entre 2% à 3,5% d’ici à 2026. Les processeurs consomment également de l’eau pour refroidir. Lors du sommet sur l’IA à Paris, Gilbert Houngbo, le directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), a mis en garde sur le fait que l’automatisation du travail engendrée par l’intelligence artificielle affecterait davantage les femmes que les hommes. Ceci risquerait donc de creuser les inégalités. « Si les entreprises peuvent remplacer les travailleurs par des robots, il est très probable qu’elles le fassent », a-t-il aussi prévenu. L’intelligence artificielle devrait avoir un impact sur 2,3 % des emplois à travers le monde, soit environ 75 millions d’emplois, d’après l’OIT.
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