Est-ce la fin de la passe d’armes entre la Grande Mosquée de Paris (GMP) et Michel Houellebecq ? Il semblerait que oui. Comme l’indique le HuffPost, un terrain d’entente a été trouvé à l’issue de la rencontre, le jeudi 5 janvier, entre l’écrivain et le recteur de la GMP Chems-Eddine Hafiz. Ce dernier entendait porter plainte contre Michel Houellebecq, celui-ci ayant proféré des propos “violents” à l’encontre des musulmans.
Propos polémiques
“Une rencontre a eu lieu et s’est bien passée”, a précisé à l’AFP le grand rabbin Haïm Korsia, confirmant une information du Figaro. Et d’ajouter : “Tous deux ont manifesté une grande intelligence du cœur”. Haïm Korsia avait proposé une médiation entre les deux hommes pour qu’ils discutent de la polémique et du choc suscités par les propos tenus par le romancier dans la revue Front populaire, du philosophe Michel Onfray, en novembre dernier.
L’écrivain y affirmait : “Quand des territoires entiers seront sous contrôle islamique, je pense que des actes de résistance auront lieu. Il y aura des attentats et des fusillades dans des mosquées, dans des cafés fréquentés par les musulmans, bref des Bataclan à l’envers.” Une référence aux attentats jihadistes du 13 novembre 2015. Autres propos polémiques tenus par le romancier : “Le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser. Ou bien, autre solution, qu’ils s’en aillent”, déclarait encore Michel Houellebecq, selon Libération.
Remplacement des paragraphes concernés ?
Des propos qualifiés dans un communiqué officiel publié par la GMP, le 28 décembre, de “lapidaires” et “inacceptables”. Car ils sous-entendent que “les musulmans ne sont pas de vrais Français”. De même qu’ils relèvent d’une “provocation à la haine contre (eux)” et d’“un appel au rejet et à l’exclusion de la composante musulmane dans son ensemble”, dénonçait la GMP. Puis dans une tribune publiée par l’hebdomadaire Le Point le 4 décembre, l’écrivain a commenté ses dires : “Lorsqu’une enclave islamiste se sera créée, encore peuplée par quelques ‘Gaulois’, et même par quelques juifs très courageux ou très pauvres, alors je pense en effet que des actes de résistance auront lieu — c’est-à-dire des actes terroristes, parce que la résistance c’est ça”.
Mais jeudi 5 janvier, la GMP a déclaré que “Michel Houellebecq (reconnaissait) que les paragraphes concernés (étaient) ambigus”. Il les remplacera, “dans (une) édition à venir (de l’entretien avec Michel Onfray, NDLR), par des paragraphes explicitant mieux (son) propos, et qui, (il) l’espère, ne heurteront pas les musulmans.” Affaire à suivre.