En raison de la crise sanitaire, ce sont des Jeux d’hiver sous cloche qui ont débuté officiellement le 4 février 2022 en Chine. Au cœur des Jeux olympiques se trouve une philosophie : l’Olympisme. Le Comité national olympique et sportif français soulève : « La notion d’Olympisme est une conceptualisation moderne découverte par Pierre de Coubertin et développée à sa suite, à l’appui notamment de l’héritage culturel de la Grèce antique. » Né le 1er janvier 1863 à Paris, Pierre de Coubertin, historien et pédagogue français, a souhaité rénové les Jeux Olympiques afin de contribuer à l’édification d’un monde pacifique et meilleur grâce à l’éducation de la jeunesse par le sport. Issu d’une famille aristocrate, Pierre de Coubertin a épousé Marie Rothan, membre d’une famille protestante alsacienne.
L’Olympisme de Pierre de Coubertin a quatre principes, rappelle le site du Comité national olympique et sportif Français (CNOSF) :
• Être une religion, c’est-à-dire une « adhésion à un idéal de vie supérieure, d’aspiration au perfectionnement ».
• Représenter une élite « d’origine totalement égalitaire » en même temps qu’une « chevalerie » avec toutes ses qualités morales ».
• Instaurer une trêve des armes « fête quadriennale du printemps humain ».
• Glorifier la beauté par la « participation aux Jeux des Arts et de la pensée ».
Un article de la revue Pop’sciences de l’Université de Lyon, intitulé, « L’Olympisme, une religion laïque ? » apporte des éléments de réponse :
« Le sport moderne est né au XIXe siècle, de concert avec l’industrialisation et le libéralisme économique. À cette époque, Pierre de Coubertin, après sa découverte en Angleterre de l’éducation sportive des élites dans les écoles privées, se donne pour mission de convertir la société française à ces vertus. « Pour imposer le sport à la société, Courbertin crée un cheval de Troie : l’olympisme » analyse Raphaël Verchère, chercheur associé au L-Vis (Université Claude Bernard Lyon 1) et professeur de philosophie au Lycée Charlie Chaplin (Décines). Le baron français, qui a reçu une éducation catholique chez les Jésuites, imagine une morale (l’olympisme), une organisation (le Comité international olympique), un culte (les Jeux). »
Plus loin :
« Les Jeux olympiques sont avant tout un rituel et une célébration » commente Guillaume Bodet (professeur spécialisé en marketing et management, chercheur au L-Vis, laboratoire sur les vulnérabilités et l’innovation dans le sport, Université Claude Bernard Lyon 1 et intervenant à l’Académie internationale olympique AIO). Cette théâtralisation du sport par l’olympisme vise, comme l’indique la charte en 2019, à « mettre le sport au service du développement harmonieux de l’humanité en vue de promouvoir une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine. » Des valeurs donc, et une morale réaffirmée dans les années 20 par le fondateur de l’olympisme. Pierre de Coubertin parle alors de religio athletae : une religion laïque dans laquelle le divin est incarné par les athlètes, ces dieux du stade, éduqués spirituellement par le sport pour forger leur corps et leur esprit. »