Alors que la France a subi de nombreux incendies à travers tout son territoire depuis le début de l’été 2025, toujours plus de sapeurs-pompiers sont mobilisés pour lutter contre leur recrudescence. La Fédération nationale des sapeurs-pompiers (FNSPF) en profite ainsi pour alerter sur le manque criant de volontaires, qui ont un travail à côté et représentent près de 80 % des effectifs totaux, afin de faire face aux bouleversements causés par le changement climatique, et dont l’intensité ne devrait cesser de croître à l’avenir, relaie 20 Minutes.
Épinglée en 2023 par le Conseil européen des droits sociaux quant au statut des sapeurs-pompiers volontaires, non reconnus comme travailleurs, l’Hexagone compte pas moins de 200 000 d’entre eux dans les rangs des soldats du feu, pour 40 000 pompiers professionnels. Pour le porte-parole de la FNSPF, Éric Brocardi, il faudrait un engagement de 50 000 volontaires supplémentaires afin d’amortir « le choc du dérèglement climatique et faire face à l’explosion des missions de secours d’urgence aux personnes », et ce d’ici l’année 2030, soit dans moins de cinq ans.
Une pénurie de volontaires aux causes multiples
L’insuffisance du nombre de volontaires se retrouve à différents degrés à travers le pays, 80 % des casernes de l’Hexagone étant localisées dans des villages, et « pour certaines casernes rurales, c’est un appel au secours », selon Éric Brocardi. Ce manque de bras viendrait notamment du manque de disponibilité, indique le chef du groupement opération du Service départemental d’incendie et de secours de l’Ariège, Benoît Deplas. « Au début des années 2000, pour mobiliser un pompier volontaire, il en fallait entre quatre et six. Aujourd’hui, pour qu’un pompier soit disponible sur le terrain, il faut un vivier de dix à douze personnes », explique-t-il ainsi.
Si Éric Brocardi évoque aussi un choc des générations et un détournement de l’intérêt pour les autres des plus jeunes générations, sont aussi avancées comme raisons de cette « crise de la vocation » les contraintes d’organisation trop nombreuses et le manque de reconnaissance des institutions. « Une grande majorité de personnes s’engagent par altruisme mais à force de leur tirer dessus, elles arrêtent. La nouvelle génération ne fonctionne pas comme les anciennes : quand elle voit ce qu’il se passe, elle arrête aussi », pointe le secrétaire général du syndicat des sapeurs-pompiers volontaires de France, Bruno Ménard, pour qui « les volontaires sont maltraitées par l’institution ».