Au fil des années le débat sur la fin de vie s’est essentiellement focalisé sur l’euthanasie « au nom du droit à la dignité », ou sur son interdiction « au nom du droit à la vie ». Cependant, la problématique de la fin de vie ne se réduit pas à ces deux seules éventualités et la prise en charge globale des malades en fin de vie dans des structures adaptées reste l’intérêt principal de la question.
De la loi Leonetti au suicide assisté
Depuis 2005, notre pays s’est doté d’une loi (dite loi Leonetti) qui, sans légaliser l’euthanasie, a autorisé la sédation terminale et l’arrêt des traitements curatifs et de support, si le patient en a exprimé la volonté et si la décision médicale est collégiale. Cette loi n’est cependant quasiment pas appliquée et l’insuffisance en lits de soins palliatifs est frappante : alors qu’environ 300 000 patients pourraient en bénéficier chaque année, moins de 5 000 lits sont disponibles sur l’ensemble du territoire. Cette situation avait déjà mise en évidence dès 2008 par la psychologue Marie de Hennezel dans son travail sur la France palliative mais, faute de moyens, la situation n’a quasiment pas évolué depuis.
Récemment, le président François Hollande a demandé au professeur Sicard et à la commission de réflexion sur la fin de vie en France de réaliser un état des lieux et de faire des propositions pour faire évoluer la situation. Le rapport de cette commission réfute l’euthanasie qui « interrompt soudainement et prématurément la vie » et insiste sur la nécessité de faire appliquer la loi Leonetti avant de proposer de nouveaux textes. […]