L’emprisonnement de personnes effectivement dangereuses, la surpopulation, la tension et la violence parfois entre les personnes, et les incidents plus ou moins graves largement médiatisés, contribuent à entretenir la représentation collective de la dangerosité de la vie en prison, malgré les témoignages d’une autre réalité¹. La majorité de la population ignore ce qui se passe réellement à l’intérieur et l’ignorance nourrit l’imaginaire collectif.

Qu’en est-il réellement ?

Le lieu de privation de liberté où je vous emmène maintenant est la maison d’arrêt d’Épinal où j’exerce le ministère d’aumônier depuis sept ans. Au 31 octobre 2019, cet établissement comptait 250 détenus pour 294 places, selon les statistiques officielles sur justice.gouv.fr, dont une quinzaine de femmes et des mineurs. Il comprend aussi un quartier de semi-liberté. La durée moyenne d’incarcération est d’environ […]