Le 15 novembre 2015, Libération publie un article de Pierre Alonso, intitulé « Ventes d’armes : le grand boom des exportations françaises ». Au niveau mondial, les dépenses militaires et de matériel de guerre ont augmenté de 53 % entre 2000 et 2010. Entre 2011 et 2015, le commerce d’armement était de 14 % supérieur à la période 2006-2010. La plupart des armes sont fabriquées dans les pays dits développés ou riches et vendues aux pays dits sous-développés et pauvres. D’un point de vue chrétien et éthique, cette réalité non seulement interpelle, mais contraint à l’action. Voici trois constats pour élucider le sujet.
Un commerce corrompu
Le commerce des armes est corrompu. Les experts estiment que 40 % de la corruption mondiale sont liés au commerce des armes. Les violations du droit national et international se font largement dans l’impunité, dans une relation plus ou moins symbiotique entre fabricants et états : depuis l’introduction du concept d’embargo d’armes par les Nations Unies, il y a eu 502 cas de violations d’embargo repérés ; or dans deux cas seulement, cela a conduit à des mesures juridiques et dans un seul cas, à une condamnation pénale.
Un commerce antidémocratique
Le commerce des armes mine la démocratie. Non seulement il échappe au contrôle démocratique, mais il sape les institutions et la démocratie dans les pays vendeurs et dans les pays acheteurs. En France, quatrième exportateur d’armes, une bonne partie de l’industrie d’armement se trouve entre les mains de l’état. Mais les médias et les faiseurs d’opinion ne s’intéressent guère à ces pratiques opaques et corrompues. […]