Il est, paraît-il, légal qu’un député embauche sa femme comme attachée parlementaire et la rémunère à ce titre, à condition qu’elle effectue un travail réel et que ce ne soit pas un emploi fictif. Il ne commet aucune infraction et les instances judiciaires n’ont rien à y redire.

C’est légal, mais est-ce moral ? La question se pose d’autant plus qu’il est difficile de trouver du travail et que le montant qu’on a donné des rémunérations est élevé (deux fois le salaire moyen d’un professeur agrégé dans l’enseignement public).

Certains philosophes distinguent le « juste » du « bien ». Le juste est ce qui entre dans la cadre de la loi ; le bien est ce qui répond à des exigences éthiques. Ils ne coïncident pas et la morale déborde le légal. Le 30 janvier 2003, la cour d’appel de Paris à propos de Roland Dumas, qui a été ministre et président du conseil constitutionnel, déclare n’avoir pas constaté ou reçu la preuve d’actes délictuels. Le comportement de l’accusé, dit-elle, n’est pas « pénalement punissable », néanmoins il est « blâmable ». L’exercice de responsabilités politiques comporte des exigences […]