La France a atteint un tournant décisif dans son évolution démographique. En mai 2025, pour la toute première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le nombre de décès recensés sur une période de douze mois consécutifs a dépassé celui des naissances. D’après les chiffres publiés par l’Insee, on dénombrait en mai 651 000 décès pour 650 000 naissances sur l’année écoulée.

Bien que préoccupante, cette évolution n’a rien de surprenant. Et pour cause : la baisse des naissances s’inscrit dans une tendance continue depuis près d’une décennie. Les données de l’Insee en témoignent clairement. En 2015, on recensait 798 948 naissances. Ce chiffre a progressivement décliné : 783 640 en 2016, 769 553 en 2017, puis 758 590 en 2018. La tendance s’est poursuivie avec 753 383 naissances en 2019, 735 196 en 2020, un léger rebond à 742 052 en 2021, avant une reprise de la baisse avec 725 997 en 2022, 677 803 en 2023, et enfin 663 000 en 2024.

La mortalité en hausse

La France pouvait autrefois se prévaloir d’un taux de natalité supérieur à la moyenne européenne, un atout majeur pour la stabilité de son système de retraites et de solidarité. Mais cette dynamique s’essouffle. Partout sur le territoire, qu’il s’agisse de l’Hexagone ou des Outre-mer, le recul est net : on compte aujourd’hui près de 20 % de naissances en moins par rapport à 2010.

La hausse de la mortalité s’explique avant tout par le vieillissement des générations issues du baby-boom. Entre janvier et mai 2025, le nombre moyen de décès enregistrés chaque jour a progressé de 3,6 % par rapport à la même période en 2024. Selon les projections de l’Insee, la population active devrait encore augmenter légèrement jusqu’en 2040, avant d’amorcer un déclin progressif pour tomber à environ 29 millions d’actifs d’ici 2070. Certaines régions pourraient même être touchées par ce recul dès 2036. Une évolution qui n’est pas sans conséquences potentielles sur le plan social et économique.