L’IA offre en effet des opportunités révolutionnaires. Cependant, elle soulève aussi de nombreuses questions éthiques et professionnelles.
Il faut imaginer un futur où les algorithmes peuvent analyser rapidement de grandes quantités de données médicales afin de fournir des diagnostics plus précis et partant, des traitements de plus en plus personnalisés.
L’expertise, l’expérience, l’empathie demeurant irremplaçables, l’IA complétera mais ne remplacera pas la connexion humaine, l’intuition clinique et la compréhension du contexte de chaque patient. Le médecin du futur ne devra pas dialoguer avec l’ordinateur mais continuer d’examiner les patients en comprenant leurs préoccupations au-delà des données informatisées. La décision partagée avec le patient ne se fera pas au travers d’un ordinateur.
Le regard, la voix, l’oreille : une bonne part du métier doit rester la communication. Le médecin restera la première médecine. La médecine, ce n’est pas seulement donner des soins, c’est aussi accompagner.
Une fois le travail de la machine terminé, les médecins seront toujours là pour écouter, expliquer et réconforter. Ils dialogueront, ils prendront la main, ils sauront apaiser les inquiétudes et les angoisses. Ils seront là aussi en cas d’échec des traitements. L’objet de la profession de médecin, c’est soigner le corps et l’esprit, ce que la machine ne sait pas faire. La machine n’aura pas l’intelligence du cœur et l’humain restera le garant de la chaleur humaine.
L’essentiel est invisible pour les machines. On ne voit bien qu’avec le cœur… Et cela restera l’objet principal de la médecine du XXIe siècle.
Thierry Philip, professeur de cancérologie, pour « L’œil de Réforme »