À l’occasion de la Journée internationale pour les Droits des femmes le 8 mars, un député a ainsi interpellé les parlementaires de l’Assemblée nationale à propos des conditions de travail de leurs femmes de ménage. Faisant appel au langage biblique, il a parlé de « poutre » devant les yeux des députés qui tiennent de beaux discours mais s’accommodent « fort bien de cette injustice de proximité » : ces femmes gagnent dix fois moins qu’eux et vivent sous le seuil de pauvreté. À défaut de remédier à cette situation, il a invité les parlementaires à nettoyer eux-mêmes leurs toilettes !

On parle volontiers de « servir » et de « service », dans les Églises et aussi en politique. Il arrive que, dans ces deux lieux, le sens de ces mots soit corrompu : on dit servir les autres, mais en réalité, on s’en sert, pour mieux arriver à ses propres fins, pour se tailler une réputation, pour rester au centre de l’image. Se mettre au service des autres, c’est, au fond, être décentré de soi, pour se mettre à disposition, quitte à faire le sale boulot, celui que personne ne veut faire. […]