C’est un sujet peu habituel dans la bouche d’un pape. A l’occasion de la Journée internationale contre les mutilations génitales féminines, le 6 février, le pape François a appelé à agir pour les victimes de ce fléau. «Cette pratique, malheureusement diffuse dans différentes régions du monde, humilie la dignité de la femme et porte gravement atteinte à son intégrité physique», a-t-il soulevé.
« Chaque année, près de 4 millions de filles dans le monde, pour la plupart âgées de moins de 15 ans, risquent d’être victimes d’une mutilation génitale féminine », explique l’Unicef, ou Fonds des Nations Unies pour l’enfance. Pour rappel, les mutilations génitales féminines désignent l’ensemble des interventions visant à modifier ou à endommager les parties génitales d’une femme ou d’une fille, sans raison médicale. Selon l’Unicef, les motifs de cette pratique sont multiples :
Dans certains cas, il s’agit d’un rite de passage vers la féminité, dans d’autres, d’une tentative pour réprimer la sexualité féminine. De nombreuses communautés pratiquent les mutilations génitales féminines parce qu’elles sont convaincues que celles-ci permettront aux filles de faire un bon mariage ou de préserver l’honneur de la famille. Certaines l’associent à des croyances religieuses, même si aucun texte sacré ne prône une telle pratique.
Le dimanche 6 février, le pape a également appelé à mettre fin à la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des filles destinées à la prostitution forcée, autre plaie de l’humanité. Mardi 8 février, mémoire liturgique de sainte Joséphine Bakhita, a lieu la Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des personnes humaines. «C’est une blessure profonde, infligée par la recherche honteuse des intérêts économiques sans aucun respect pour la personne humaine», a déclaré le pape. Selon Amnesty International, la traite des êtres humains est en pleine expansion dans le monde entier. L’Organisation internationale du travail estime que plus de 2.5 millions de personnes en sont victimes chaque année, 80% seraient des femmes et des enfants.