Dans une longue interview accordée au journal Le Parisien et parue le 26 juin, le nouveau ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, a annoncé une hausse du salaire des enseignants en 2023, mesure déjà promise par le président de la République, Emmanuel Macron. “La hausse de rémunération sera composée de deux parts. La première sera non conditionnée et s’appliquera à tous les enseignants. Ce qui implique de passer le salaire de départ des jeunes au-dessus des 2000 euros net. Ce sera en 2023. Par ailleurs, nous mettrons en place une part salariale conditionnée à des tâches nouvelles”, précise-t-il.
L’historien des minorités de profession promet également qu’il y “aura un prof devant chaque classe à la rentrée.” Ainsi, il précise que des cellules seront mises en place dans chaque académie. Celles-ci devront “régler les difficultés là où elles se posent”, dit-il avant de concéder : “C’est vrai, nous avons un problème de recrutement, donc nous ferons appel à des contractuels. Mais il faut relativiser : ce type d’enseignement représente 1 % dans le premier degré, et 8 % dans le second, avec des variations régionales.”
“Une idée déconnectée de la réalité du terrain”
Pap Ndiaye propose par ailleurs d’assurer des remplacements de courte durée dans les collèges et les lycées. “Nous voulons faire en sorte qu’une absence du professeur d’histoire-géographie, par exemple, soit compensée par son collègue, disons, de français, indique le ministre de l’Éducation. Mais attention, pas pour que le professeur de français fasse de l’histoire-géographie ! Il utilisera ces heures pour faire une double dose de français, et quand le collègue d’histoire-géo reviendra, il compensera en prenant sur les heures de français.”
Ces remplacements existent déjà dans certains collèges et lycées. Mais pour le syndicaliste Stéphane Crochet, responsable du SE-UNSA, cité par Le Monde, c’est déjà “difficile à mettre en place avec les heures supplémentaires que les enseignants ont dû accepter ces dernières années”. Pour Sophie Vénétitay, responsable au SNES-FSU, syndicat majoritaire dans les collèges et les lycées, citée également par le même quotidien, “l’idée est complètement déconnectée de la réalité du terrain”. Dans son entretien au Parisien, Pap Ndiaye a par ailleurs assuré qu’il n’y avait “pas de compromis à avoir avec le RN”. Car c’est sa “boussole politique.”