L’actualité politique de la semaine passée a été marquée par le premier tour des élections législatives qui a eu lieu le dimanche 12 juin. Que faut-il retenir de ce premier tour du scrutin ? D’abord, il y a une forte percée de l’alliance de la gauche : la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) et la coalition présidentielle Ensemble! sont au coude-à-coude. Ensuite, il faut noter une montée du Rassemblement national (RN) ainsi qu’un taux d’abstention record. En dehors des élections législatives, Emmanuel Macron était en déplacement la semaine dernière dans le Tarn et une lycéenne l’a interpellé quant à la nomination dans son gouvernement de personnalités accusées d’agressions sexuelles (Damien Abad et Gérald Darmanin). Le lendemain, la jeune fille a reçu la visite des gendarmes dans son établissement…
Législatives : la percée de la Nupes
D’après les résultats officiels publiés par le ministère de l’Intérieur, la Nupes arrive en deuxième position lors de ce premier tour des élections législatives, récoltant 25,66% des voix. La coalition, qui rassemble des candidats LFI, PCF, PS et EELV, espère priver le président Emmanuel Macron de majorité absolue. Pour le leader de cette coalition, Jean-Luc Mélenchon, ces résultats représentent un revers pour le gouvernement : “La vérité est que le parti présidentiel, au terme du premier tour, est battu et défait”, a-t-il dit. Celui qui est arrivé troisième lors de l’élection présidentielle a appelé les électeurs de tous bords “à déferler dimanche pour rejeter définitivement les projets funestes de la majorité de Monsieur Macron, la retraite à 65 ans, le travail forcé pour le RSA”, a insisté le chef de file des insoumis.
Législatives : une majorité loin d’être acquise pour la Macronie
Ensemble !, qui réunit LRM/Renaissance !, MoDem et Horizons (le parti de l’ex-Premier ministre Édouard Philippe), devance légèrement la Nupes et a récolté, lors de ce premier tour des élections législatives, 25,75% des voix. Alors qu’Emmanuel Macron avait appelé les Français à lui donner “une majorité forte et claire”, Ensemble ! devrait obtenir une majorité de sièges à l’issue du second tour du scrutin, mais cette dernière pourrait n’être que relative (et donc non absolue), indiquent Les Échos. D’après une projection de l’Ifop, citée par L’Obs, Ensemble ! pourrait obtenir entre 275 et 310 députés (la majorité absolue est de 289 sièges). Un chiffre très loin des 346 députés qui composent la majorité actuelle. Autre info à retenir concernant la Macronie : l’ancien ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, a été éliminé dès le premier tour, alors qu’il se présentait dans le Loiret.
Législatives : montée du RN
Le parti d’extrême droite est arrivé en troisième position lors de ce scrutin, récoltant 18,68% des voix, précise France Info. Le RN est assuré de pouvoir constituer un groupe à l’Assemblée nationale (au moins 15 parlementaires) à l’issue du second tour, de 20 à 45 députés, d’après les projections en sièges. Il y a cinq ans, seuls huit députés avaient été élus. Le RN est, de toute évidence, la principale force d’extrême droite du pays. Le parti avait refusé toute alliance avec celui d’Éric Zemmour, Reconquête ! Ce dernier n’est même pas parvenu à se qualifier pour le second tour dans le Var
Législatives : un taux d’abstention record
Lors de ce premier tour des élections des législatives, l’abstention s’est établie à 52,49% sur l’ensemble du territoire national, note France Info. Et c’est un nouveau record, cinq ans après le scrutin de 2017 qui avait vu 51,3% des électeurs bouder les urnes. Depuis le début de la Ve République, en 1958, l’abstention est croissante aux législatives. Pour rappel, 26,31% ne s’étaient pas déplacés au mois d’avril dernier pour le premier tour de l’élection présidentielle.
Tarn : Emmanuel Macron interpellé par une lycéenne
Le 9 juin, alors que le président de la République était en déplacement dans le Tarn, à Gaillac, une image a fait le tour des réseaux sociaux : celle d’une lycéenne, Laura, interpellant Emmanuel Macron. Cette dernière, précise France 3, l’a questionné sur les nominations au Gouvernement de ministres accusés d’agressions sexuelles ou de viols. “L’objectif principal de votre quinquennat, c’est l’égalité (hommes)-femmes et la protection des femmes qui sont violentées. En attendant, vous mettez à la tête de l’État des hommes qui sont accusés de viols et de violences sur les femmes. Pourquoi ?”, lui a-t-elle lancé. Le lendemain, les gendarmes ont rendu visite à la jeune fille. “J’étais en cours d’espagnol quand autour de 11h30, la proviseure adjointe est venue me chercher pour parler. À l’extérieur du cours, elle m’a demandé si j’acceptais de parler à des gendarmes”, témoigne-t-elle auprès du Parisien. Étrange conception de la démocratie, ont notamment commenté les opposants d’Emmanuel Macron.