Président de la République lors des attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et à Saint-Denis, François Hollande sera entendu par la cour d’assises spéciale mercredi 10 novembre. Un moment très attendu du procès aussi bien par les parties civiles que par les accusés, selon LCI. Cité par Life for Paris, une association de victimes, l’ancien chef d’État assistait au match France – Allemagne au Stade de France, lorsqu’une attaque terroriste a eu lieu en dehors de l’enceinte du stade. Rapidement, il apprend que des terrasses parisiennes ont aussi été prises pour cible et que les morts sont nombreux.

Quittant discrètement le stade, François Hollande réapparaîtra plus tard tout près du Bataclan, le visage grave et désemparé, rappelle la chaîne d’information en continu. Entre-temps, il aura déclaré l’état d’urgence, depuis la cellule de crise au ministère de l’Intérieur, fait fermer les frontières et ordonné l’assaut du Bataclan.

« C’est à lui que vous devez ce massacre et ce n’est que le début »

Ces attentats sont survenus dix mois après les attaques de Charlie Hebdo, de l’Hyper Cacher porte de Vincennes et de Montrouge, six mois après l’attentat loupé de Villejuif, trois mois après celui du Thalys. Aussi, beaucoup se demandent si elles n’auraient pas pu être évitées. Depuis, des notes « confidentiel défense » de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) prouvent que non seulement la menace était réelle, mais que certains risques étaient identifiés. Dès 2009, une menace visant le Bataclan était apparue, indique LCI. Un autre document du 13 février 2015 revient sur le démantèlement, un mois auparavant, d’une cellule terroriste à Verviers, Belgique. Selon les enquêteurs, celle-ci préparait un attentat en Europe. À sa tête, depuis la Grèce, le désormais tristement célèbre. D’autres notes portent également sur la menace qui pèse sur la France.

Quelques jours après l’ouverture du procès, le 8 septembre dernier, Salah Abdeslam, l’unique survivant des commandos du 13-Novembre, avait expliqué : « On a visé la France, des civils, mais il n’y avait rien de personnel. François Hollande savait les risques qu’il prenait en attaquant l’État islamique en Syrie ». La diffusion d’un enregistrement de quatre minutes, dans la salle d’audience de la cour d’assises spéciale, le 28 octobre, mettait également en avant les revendications des terroristes présents au Bataclan. « Les soldats français et américains bombardent nos frères en Syrie et en Irak. Nous, on est des hommes, on vous bombarde sur terre. On n’a pas besoin d’avions, nous. Vous avez élu François Hollande ? Remerciez-le », déclaraient-ils alors. Avant d’ajouter : « Vous pourrez vous en prendre à votre président François Hollande (…) l’heure de la vengeance a sonné «  ; « C’est à lui que vous devez ce massacre et ce n’est que le début ».