L’enquête a été menée par Randstad/Offre entre février et mars 2015 auprès de 1296 salariés ayant, pour la plupart, une responsabilité de cadre.
Les problèmes religieux sont minoritaires
Il ressort de cette enquête que 23% des cadres disent avoir répondu à des questions concernant la religion au travail pour le premier trimestre 2015 contre 12% en 2014. Il est précisé que les cas conflictuels (6%) auraient doublé en un an et triplé en deux. Compte tenu du contexte, 23% de questions liées à la religion est assez modeste et 6% de conflits presque dérisoire tant les conditions sont favorables pour qu’il y ait plus de tensions.
Le détail des questions qui se posent est plus intéressant puisqu’on apprend que 19% concerne les demandes d’absences pour fêtes religieuses, 17% pour port ostentatoire d’un signe, 12 % pour une demande d’aménagement du temps de travail, 8% pour une stigmatisation d’une personne en raison de ses croyances, 8 % pour la prière pendant les pauses, 7 % pour la prière pendant le temps de travail et 4% pour le refus de travailler avec une femme (n’y aurait-il pas des refus de travailler avec un homme ?). Là encore, cette enquête montre que le fait de religion n’envahit pas la scène professionnelle. Oui, il est possible de dire « deux fois plus de revendications au travail », mais en précisant que les revendications ne sont pas toutes de même nature (s’absenter pour Yom Kippour n’a rien de commun avec le refus de travailler avec un collaborateur) et qu’elles restent minoritaires.
Néanmoins il est incontestable que le fait religieux est compris, par les personnes interrogées dans un but polémique, comme un facteur de perturbation. Rien, dans cet article ni dans l’étude sur laquelle il se fonde, ne laisse entendre que la religion pourrait être un facteur bénéfique pour l’entreprise et ses missions. Voilà qui interpelle le protestant pour lequel le métier est une manière de réaliser sa vocation personnelle. Mettons donc à profit ce sentiment latent d’un malaise religieux au sein de l’univers professionnel pour penser l’apport positif de la religion.. […]