C’est l’un des derniers grands chantiers du pape François. Après neuf années de travail, le souverain pontife a publié Praedicate Evangelium (« Annoncez l’Evangile »). Ce texte de 54 pages qui doit rentrer en vigueur à la Pentecôte, le 5 juin, renouvelle le fonctionnement des différents organes de la Curie dont notamment celui des dicastères comparables à des ministères.
Tout n’est pas nouveau. Un partie des réformes annoncées à travers les 250 articles sont d’or et déjà en application. Par exemple, le 24 février 2014, le pape François a bouleversé l’organisation financière du Saint-Siège en créant un conseil pour l’Économie, un secrétariat pour l’Économie, véritable dicastère de la Curie romaine. Autre exemple : en août 2016, le souverain pontife a fondé le dicastère pour les laïcs, la famille et la vie. Cet organe regroupe des compétences réparties auparavant entre le conseil pontifical pour les laïcs, le conseil pontifical pour la famille. Ainsi, cette nouvelle Constitution vient parachever des réformes déjà amorcées lors du pontificat.
Comme l’indique son titre, la priorité de ce document est l’annonce de l’Evangile. La nouvelle Constitution « se propose de mieux harmoniser l’exercice actuel du service de la curie avec le chemin d’évangélisation de l’Eglise ».
Parmi les grandes nouveautés majeures : la place des laïcs, y compris des femmes. « Tout fidèle peut présider un dicastère ou un organisme » dit clairement la Constitution. Auparavant, hormis la communication, les différentes sections de la Curie étaient dirigées par des évêques ou des cardinaux. Globalement, ce texte permet aussi de renforcer les pouvoirs du pape. Par exemple, lorsque le siège du pape devient vacant, les chefs sont automatiquement démis de leurs fonctions. Ainsi, le pape nouvellement élu peut décider lui-même de son administration. Jusqu’ici, le souverain pontife devait attendre le départ à la retraite de ces derniers. La précédente Constitution apostolique de l’administration du Vatican datait de 1988 par Jean Paul II.