En 2017, déjà, des couloirs humanitaires avaient été ouverts entre la France, la Syrie et l’Irak. Ils avaient permis à quelque 500 personnes de fuir la guerre et d’être accueillis en France, grâce à une mobilisation œcuménique. Cette fois, près de 300 réfugiés arrivés jusqu’au Liban pourront profiter de cette passerelle, précise le Défap, le service missionnaire de trois unions d’Églises protestantes françaises : l’EPUdF, l’UEPAL et l’Unepref.
“Le nombre de réfugiés accueillis ne représente qu’une goutte d’eau, mais nous voulons rester fidèles à une parole reçue, celle de l’hospitalité”, indique François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France (FPF). Au moins 300 personnes parmi les réfugiés les plus vulnérables (victimes de persécutions, violentées, personnes en situation de handicap ou bien encore des familles monoparentales, etc.) arriveront légalement sur le territoire français et éviteront les nombreux dangers qui attendent ceux qui risquent une traversée à l’aide de passeurs.
Une étude positive
Rendus possibles grâce à l’implication de nombreux partenaires, l’organisation des couloirs humanitaires et l’accueil dans de bonnes conditions des réfugiés ne bénéficient d’aucun financement public, souligne le Défap. Des partenaires qui ont publié une première étude sur les familles arrivées en France depuis juillet 2017. Produite dès 2018, elle mettait alors en avant le fait que 65 % des familles arrivées de Syrie ou d’Irak étaient satisfaites de leur hébergement en France. 83 % d’entre elles avaient même enregistré leur demande d’asile 15 jours après leur arrivée en France, comme le stipulait le protocole signé avec l’État. Mais l’Office français de protection des réfugiés et apatrides n’avait entendu que 50 % de ces familles au cours de leur premier trimestre passé en France. Aussi, l’État s’est engagé à réduire ces délais dans la nouvelle convention.
Pour mémoire, au tout début de cette aventure humaine figure un programme lancé en 2016 en Italie, à la suite de drames meurtriers, relate le Défap. Des juristes spécialistes du droit des étranger, œuvrant pour la communauté catholique de Sant’Egidio, avaient eu l’idée d’utiliser les textes de loi européens pour créer les couloirs humanitaires.