Si vous avez apprécié de suivre les propositions « naturelles » des articles de ce mois d’août, vous n’avez pas pu rester insensibles à l’actualité climatique, en particulier en France. Le 28 juillet dernier, alors que vous prépariez sans doute gentiment vos valises, la Terre a franchi le « jour de dépassement », celui à partir duquel nous utilisons des ressources que l’environnement ne peut pas renouveler.
En France, l’été a été particulièrement « chaud » : températures record, feux de forêt incessants, pluies diluviennes… autant d’événements qui deviennent récurrents et qui affectent notre environnement – et désormais notre quotidien. Des hectares de forêt se sont embrasés, maintenant la vigilance des soldats du feu pendant d’interminables semaines, au péril de leur existence, et dans le même temps des orages fulgurants ont emporté des vies, en Corse notamment.
Est-ce que la nature se venge du tort que nous lui faisons ? J’ai du mal à le croire, mais force est de constater une certaine causalité entre nos comportements et des conséquences qui deviennent inévitables. Les prises de conscience et les appels aux changement deviennent de plus en plus impérieux. On a l’impression que la nature « parle plus fort » pour que nous puissions enfin intégrer le message. Car tout est lié, et nous ne faisons qu’un avec cet environnement que nous maltraitons. Combien de temps allons-nous rester sourds ?
A chacun de faire sa part, mais la stratégie du colibri semble si dérisoire quand d’autres de nos contemporains persistent à faire passer leur petit confort personnel en priorité, à coups de déplacements en jet privé ou yacht rutilant. Oui, il semble ridicule de trier ses déchets, quand un seul vol en jet consomme l’équivalent d’une année d’émission carbone d’un Français moyen. Mais si on ne le fait pas, ce sera sans doute pire…
Comment pratiquer ?
On suit les comptes des lanceurs d’alerte. On peut juger cela parfois amusant, si ça n’était tragique, mais au moins cela facilite les prises de conscience. Et il s’avère que plus on en parle, plus les pouvoirs publics se saisiront du sujet, comme L’avion de Bernard, ElonJet ou YachtCO2tracker (sur Instagram) pour sourire jaune. Pour s’informer sérieusement : le compte Twitter de Jean Jouzel, climatologue et président de MeteoClimat, les sites de WWF, de l’université virtuelle environnement et développement durable (qui dispose d’excellentes ressources pour les enfants), le portail Développement durable de la BNF, l’Académie du climat, pour les parisiens – parmi de nombreux exemples.
On reprend aussi ses bonnes habitudes écologiques dès la rentrée. Le blog vous en a déjà suggéré certaines : 10 gestes écologiques au quotidien, 10 habitudes pour réduire sa pollution numérique, 12 challenges écologiques à portée de main, Jardiner en famille, Le circuit court nous emballe…
On participe à la reforestation. Des associations, parfois en partenariat avec l’Office national des forêts (ONF) s’engagent pour protéger la forêt, entretenir et replanter les zones qui ont souffert – en France et à l’étranger. C’est le cas de Cœur de Forêt, EcoTree, et même Planteurs volontaires ou Les Pionniers qui vous invitent à retrousser vos manches.
Jusqu’au 22 septembre, on peut découvrir à La Défense l’exposition Aqua Mater du photographe franco-brésilien Sebastião Salgado. Grand défenseur de la nature, son objectif a imprimé la fragilité de l’eau, mais cet humaniste a aussi replanté, grâce à son ONG L’Instituto Terra, plus de 2 millions d’arbres au Brésil.
On nettoie la nature entre amis ou en famille. Mais quelle belle idée de sortie ! Justement, le samedi 17 septembre est le World CleanUp Day : une journée mondiale consacrée au nettoyage de notre planète (autant vous le dire, il y a un peu de travail…). La branche française de cette ONG recense les initiatives et donne des conseils pour organiser soi-même une action locale. En 2021, 158 000 personnes ont réussi à récupérer 615 tonnes de déchets abandonnés.
L’enseigne de supermarchés E.Leclerc a initié il y a 25 ans l’opération Nettoyons la nature, qui aura lieu cette année du 23 au 25 septembre. Il est toujours possible de rejoindre une opération à venir.
L’exercice à essayer : le plogging
Contraction de jogging et plocka upp (ramasser, en suédois) on l’appelle aussi ecojogging. L’objectif paraît clair : il s’agit de ramasser les déchets que l’on croise quand on fait son running. Une manière cohérente d’allier santé et écologie. Certes, cela vous oblige à courir avec un sac poubelle (ou un gros sac à dos) mais c’est pour la bonne cause ! Pourquoi ne pas le tenter à plusieurs, pour rendre l’exercice plus agréable (et plus performant) ?
Sinon, vous pouvez aussi rejoindre une course dédiée à cette cause, comme celles organisées par les associations françaises, malgré leur nom, Trail Runner Foundation ou Run Eco Team.
Un peu de lecture
- Mission Climat, engage toi pour le climat, de Séverine de la Croix (Glénat, 2021).
Un livre-documentaire pour expliquer les enjeux futurs aux plus jeunes.
- Quel climat pour demain ? de Jean Jouzel et Olivier Nouaillas (Dunod, 2015).
Des scientifiques battent en brèche les idées reçues des climato-sceptiques.
- On ne sauvera pas le monde avec des pailles en bambou, de Anaëlle Sorignet (De Boeck Supérieur, 2020).
Bloggeuse, l’auteure invite à la réflexion ceux qui recherchent un « second souffle écologique » et veulent passer à l’action.
- Pour en finir avec l’apocalypse : une écologie de l’action, de Guillaume Poitrinal (Stock 2022).
On peut être entrepreneur et avoir une conscience écologique. C’est le parcours de l’auteur, brillant chef d’entreprise, qui a changé de modèle économique pour être en accord avec ses idées.
- Réparons le monde, de Corinne Pelluchon (Rivages, 2020).
Un essai qui établit un lien entre humains, animaux et nature, pour trouver une transition écologique respectueuse pour tous.
J’espère que cette série vous a plu et donné des occasions de vous ressourcer, de réfléchir ou de vous engager. Très belle rentrée à tous, la semaine prochaine nous aborderons des thèmes plus en phase avec la reprise.