L’arrivée des beaux jours s’accompagne souvent d’une sensation de fatigue accrue, un phénomène qui n’a rien d’imaginaire et qui est de plus en plus partagé. On a l’impression de se « traîner » er que tout nous coûte un effort. La moindre tâche semble une montagne à gravir ! Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer : le passage encore récent à l’heure d’été, qui perturbe notre horloge biologique, les variations de températures, qui nous font passer de la Toussaint à l’été en quelques jours et stressent notre organisme, le déficit de luminosité accumulé pendant l’hiver – avec son impact sur l’humeur, mais aussi les allergies saisonnières qui sollicitent le système immunitaire. Et que dire de la quête du « summer body », qui nous met la pression en prévision de la plage !

Les différents visages de la fatigue

La fatigue n’est pas uniforme, elle se manifeste de différentes manières :

La fatigue physique

Elle se caractérise par une sensation de faiblesse musculaire, des courbatures plus ou moins persistantes et un besoin impérieux de repos. Le corps devient lourd, les gestes sont plus lents et moins précis. On fait tomber des choses, ou on les casse par inadvertance. Cette fatigue survient après un effort physique intense ou prolongé, mais aussi en cas de manque de sommeil chronique ou d’affections saisonnières (rhume, rhinites…).

La fatigue intellectuelle

Là, c’est la tête qui a du mal à suivre. Cette fatigue se manifeste par des difficultés à se concentrer, des trous de mémoire passagers et une baisse des facultés cognitives, y compris de manière très banale. On oublie, on perd ses affaires…et on se fatigue soi-même ! Les tâches intellectuelles demandent plus de temps, elles deviennent laborieuses et même la créativité s’émousse. Ce brouillard mental s’ajoute souvent à l’épuisement physique.

La fatigue émotionnelle

Moins connue, elle se traduit par une irritabilité accrue, des sautes d’humeur et une sensibilité exacerbée – aux événements et même aux séries de fiction – avec parfois des effets « montagnes russes » qui vont de l’euphorie aux larmes. Tout semble nous peser.

La fatigue sensorielle

Dans notre monde hyperconnecté, digitalisés, semé d’écrans et bruyant, nos sens sont constamment sollicités : couleurs, mouvements, scintillements, bruits, notifications… Cette surcharge sensorielle épuise notre système nerveux et se manifeste par une hypersensibilité aux stimuli, des maux de tête ou une sensation oppressante d’être « envahi ».

La fatigue sociale

Enfin, les interactions sociales – qu’elles soient professionnelles ou personnelles – demandent elles aussi un surcroît d’énergie. Accepter trop de sollicitations ou d’invitations peut vite mener à un épuisement relationnel.

Quelles stratégies pour retrouver son énergie ?

Ces types de fatigue ne sont pas toujours cumulatifs. Le mieux est de s’attaquer prioritairement à celle qui est la plus gênante ou prégnante.

Contre la fatigue physique : privilégier le sommeil, l’alimentation et l’activité du corps

Il est primordial de maintenir un sommeil régulier et de qualité, en visant un objectif de 7 à 8 heures par nuit. Côté alimentation, on va privilégier des aliments riches en magnésium, en fer et en vitamines du groupe B. Si on est vraiment carencé, on peut faire une cure de compléments alimentaires – en demandant conseil à son médecin qui peut prescrire préalablement un bilan sanguin. Il faut aussi penser à boire régulièrement (on ne s’hydrate JAMAIS assez !). Enfin, le triptyque bien-être s’appuie aussi sur une activité physique régulière. Contrairement aux idées reçues, l’exercice ne fatigue pas mais génère au contraire de l’énergie. Si vous vous estimez en état d’épuisement, optez pour des activités douces comme la marche, le yoga ou la natation.

Contre la fatigue intellectuelle, il faut s’organiser

D’abord, fragmenter les tâches au travail, en alternant celles qui sont difficiles avec des activités plus légères. Accordez-vous des pauses régulières, au cours desquelles vous pouvez faire de la respiration consciente, une sieste flash (après le déjeuner, par exemple), des exercices de méditation… pour mettre le cerveau en mode récupération. Limitez également les distractions numériques. Conservez des plages horaires pendant lesquelles vous désactivez les notifications non essentielles – voire toutes !

Contre la fatigue émotionnelle, il est important de se préserver

Toutes les techniques qui permettent d’identifier ou d’exprimer simplement ses émotions sont valables : tenir un journal, parler à un proche ou consulter un professionnel peut aider à évacuer le trop-plein émotionnel. En toutes circonstances, il faut s’efforcer d’établir des limites saines et sans culpabiliser. Apprenez à dire non et à vous protéger des situations ou des personnes qui vous vident de votre énergie : amis perturbants, événements sollicitants et informations anxiogènes… En dernier lieu, cultiver la gratitude est une habitude bonne pour notre santé mentale, simple, mais qui peut rapporter gros. Comme par exemple, en prenant quelques minutes chaque jour en fin de journée pour noter trois choses positives – les fameux « trois kifs par jour ».

Contre la fatigue sensorielle, il ne faut pas hésiter à se mettre en mode « veille »

Quel bonheur de s’accorder des moments de silence complet, sans aucune stimulation visuelle ni sonore. On peut aussi pratiquer le « digital detox », sur quelques heures… ou un week-end.

Ce peut être l’occasion de se reconnecter avec la nature pour redécouvrir des stimulations sensorielles douces et harmonieuses, qui apaisent l’esprit.

Contre la fatigue sociale, il faut faire ses choix

Apprenez à connaître votre jauge sociale et respectez-la. Quel que soit votre tempérament – extraverti ou solitaire, gardez vous des temps de solitude avec vous-même, et encore plus après des périodes d’interactions intenses. A ce titre, mieux vaut privilégier la qualité à la quantité. Concentrez votre énergie sur les relations et activités qui vous nourrissent vraiment, plutôt que sur les événements, sorties ou interactions qui vous épuisent. N’hésitez pas à communiquer clairement vos besoins. Prenez exemple sur la Gen Z, ils sont très forts pour cela ! Expliquez tranquillement à vos proches que vous avez besoin de vous ressourcer seul, sans avoir l’impression de passer pour une(e) sauvage.

Attention, toutefois : si votre fatigue persiste malgré ces mesures salutaires, ou si elle s’accompagne de symptômes récurrents, n’hésitez pas à consulter un médecin.