« La famille, c’est sacré ! » Qui n’a jamais entendu cette expression ? On sacrifierait tout pour la famille ! C’est dire que l’on parle ici d’une réalité du sacré, de l’intouchable, dans notre société. Les débats récents autour du mariage dit « pour tous » ne viennent qu’illustrer ce propos, même si chaque bord en a sa propre définition. Dans les Églises aussi, la famille a une grande importance. On peine parfois à s’engager de peur de devoir « sacrifier sa famille ». Par le passé, la tendance a souvent été de négliger la famille au profit de l’Église. Aujourd’hui, la tendance est plutôt inversée. Pour réduire la pression, certains ont décidé de fusionner le tout et de considérer leur propre famille comme une Église. Cette manière de voir est réductrice et les enseignements de la Bible nous aident à mettre la famille et l’Église à leur juste place pour qu’elles occupent une place de choix : ni idole, ni laissée pour compte.
Famille biologique et peuple de Dieu
Dès la création, Dieu crée un couple et lui demande de fonder une famille qui grandit et se multiplie sur la terre. Parmi cette descendance, Dieu choisit Abram (Gn 12-13) pour créer son peuple et il lui promet une descendance plus nombreuse que les grains de poussière sur le sol. En faisant alliance avec Abraham, Dieu adopte un peuple. Le prophète Jérémie y fait écho : « Vous serez mon peuple, et je serai votre Dieu. » (Jé 30.22). Le lien entre la famille biologique et le peuple de Dieu est évident dans l’Ancien Testament où les lignées jouent une place de taille. Cependant, le but de cette famille n’était pas simplement d’être choisie, mais de « bénir toutes les familles de la terre » (Gn 12.3). Ce peuple n’était pas un but en soi, mais un moyen que Dieu voulait utiliser pour répandre la bénédiction de manière plus large ! […]