Quelle est l’ampleur du problème ?

Au fil des jours, la situation dans les stations-service s’est largement aggravée. Mercredi 5 octobre, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, avait évoqué 12% de stations concernées par la pénurie. Un peu plus de 20% des stations-service françaises faisaient face à des difficultés d’approvisionnement sur au moins un carburant, samedi 8 octobre, selon les chiffres du ministère de la Transition énergétique. Dimanche 9 octobre, la proportion de stations-service privée entièrement ou en partie de carburant s’établissait à 29,7 %. Lundi 10 octobre, le chiffre s’élevait à 30 % dont la moitié en Ile-de-France.
Pour faire face à la pénurie, des restrictions ont été imposées par les préfets dans plusieurs départements tels que le Nord, le Pas-de-Calais, l’Aisne, les Vosges ou encore le Vaucluse. Il peut être interdit par exemple au sein de ces départements d’acheter ou de vendre du carburant dans des jerricans ou des bidons.

Quelles sont les causes ?

Deux causes majeures viennent expliquer cette pénurie : la première est une grève de plusieurs raffineries françaises, TotalEnergies et ExxonMobil, démarrée il y a près de deux semaines. Parmi ces raffineries qui tournent au ralenti, on trouve notamment celle du Havre qui distribue 22 % du carburant en France. La deuxième cause est des ristournes temporaires sur les prix. Début septembre, TotalEnergies a annoncé un abattement de 0.20 euros par litre pour ses clients. Conséquence : la fréquentation de ces stations a bondi.

Quelle est la réponse du gouvernement ?

« Pas de pénuries, des tensions temporaires », déclarait le porte-parole du gouvernement Olivier Véran mercredi 5 octobre. Après avoir minimisé le problème, l’exécutif a commencé à agir. Dimanche 9 octobre, la première ministre Elisabeth Borne a assuré que la situation allait « s’améliorer tout au long de la semaine », grâce aux « stocks stratégiques » de carburants libérés par le gouvernement pour « alimenter les stations-service ». Les mesures prises ont permis « d’augmenter les livraisons de 20 % par rapport aux flux habituels » , affirme Elisabeth Borne. Lundi 10 octobre au matin, la première ministre a renvoyé pétroliers et syndicats à leur «  responsabilité ».
Le mouvement de grève a été reconduit le samedi 8 octobre sur plusieurs sites. Trois raffineries et deux dépôts de carburants restent donc bloqués par les grévistes de TotalEnergies et ExxonMobil.