Il est rare que des théologiens allument les feux de l’actualité. De ce point de vue, Anne Soupa a réalisé une sacrée performance en annonçant qu’elle présentait au nonce apostolique sa candidature à l’archevêché de Lyon, pour succéder au cardinal démissionnaire Philippe Barbarin. Bingo ! Une femme primate des Gaules ? – si l’on peut risquer, toute révérence gardée, la féminisation du titre – l’initiative de la présidente du Comité de la jupe (CDJ) a produit un joli buzz. Pour autant, elle pose deux questions : cette initiative a-t-elle la moindre chance de forcer le verrou du cléricalisme dans l’église catholique ? Et la théologie féministe en sort-t-elle grandie ?

« Le tout n’est pas d’avoir une jupe, mais d’avoir quelque chose dans la tête ».

D’autres pavés ont été depuis balancés dans le bénitier : création de la Conférence catholique des baptisé(e)s francophones en 2009 ; premier conclave féminin, pour faire sortir les femmes de leur invisibilité, en 2013 ; manifestation les gants roses devant le siège de la conférence des évêques, pour dénoncer le rôle de petites mains dévolues aux femmes dans une église gouvernée par les hommes, en 2016 ; nuit des femmes, manifestation interreligieuse en 2017 ; et, en mars dernier, Enfin elles célèbrent !, à l’occasion de la journée de […]