La biennale de Venise est la plus grande exposition mondiale d’art contemporain. Elle a lieu tous les deux ans depuis la fin du XIXe siècle, et réunit des artistes du monde entier dûment (et durement) sélectionnés, qui exposent de deux manières : soit à titre individuel, soit comme représentants de leur pays, puisqu’il y a des « pavillons nationaux ».

Cette année, les thèmes liés à la sauvegarde de la création, à la lutte contre la pollution et au réchauffement climatique se sont multipliés (par ex. le pavillon français), preuve que la création artistique suit les préoccupations actuelles (et parfois les anticipe). Cette rubrique se concentrera toutefois sur quelques thèmes spirituels et chrétiens présents dans cette vaste exposition. Ils sont certes loin d’être présents partout, mais il ne sont pas absents non plus. Je présenterai donc quelques « traces » de christianisme vues ici ou là, ainsi que trois programmes plus complets, qui sont explicitement ou très métaphoriquement chrétiens :

  • Les sculptures des mains géantes, Bilding Bridges de Lorenzo Quinn, à l’Arsenal
  • Une mise en scène autour de la parabole du Fils prodigue (texte biblique, et tableau de Rembrandt au musée de l’Hermitage), Dedicated to Rembrandt, dans la pavillon de la Russie
  • L’installation Traces de Dieu de Pablo Vargo Lugo dans le pavillon du Mexique.

Tout d’abord cette sculpture du français Jean-Luc Moulène (né en 1955) intitulée Donatrice (terre cuite XVIe s., acier), qui représente clairement une femme à genoux et en prière (Marie ?), mais amputée de ses mains et de ses pieds, lesquels se trouvent devant elle. L’artiste dit travailler sur le vide, sur les trous, sur l’absence. Son intention est-elle spirituelle, chrétienne ? Sans doute pas, mais l’effet produit par la sculpture, tirée du patrimoine chrétien […]