Sa démarche consiste à croiser des approches anthropologiques, philosophiques, politiques, économiques, bibliques, théologiques… autour d’une thématique en lien avec le vivre ensemble.
Le paradoxe de la solidarité
C’est la solidarité qui a été cette année au centre des réflexions de la quinzaine de membres de notre Commune. Une solidarité qui, au fil des apports des un.e.s et des autres, nous est toujours plus apparue comme la condition sine qua non de toute existence, d’où le titre qui s’est imposé pour notre journée d’octobre prochain : La solidarité ou rien. Une façon d’affirmer qu’il n’y a pas d’alternative à la solidarité, que celle-ci n’est pas optionnelle. Cependant, dans le même temps, nous ne connaissons que trop bien les multiples stratégies développées du niveau individuel au niveau mondial pour échapper à cette solidarité pourtant constitutive de toute société, de tout groupe humain, de notre humanité et à vrai dire de toute vie.
La solidarité dans tous ses états
La journée s’ouvrira sur les dimensions économiques de la solidarité en France. Ce sera l’occasion de réaliser comment cette solidarité, souvent conçue exclusivement en terme de coût, est l’essence même de la communauté nationale. Nous revisiterons ensuite la conception darwinienne de l’évolution humaine. Celle-ci en effet est couramment l’objet d’une compréhension erronée, voire d’un détournement qui la réduit à la compétition de tous contre tous, alors que la solidarité est elle-même l’un des fruits de cette évolution.
Un détour historique nous amènera à redécouvrir la pensée et l’action de Charles Gides, père du « solidarisme » au XIXe siècle, et au-delà l’un des penseurs à l’origine des mouvements coopératifs et mutualistes, ancêtres de l’économie solidaire. Nous interrogerons alors la pénalisation récente des actes de solidarité en faveur des migrants. Dans quel état se trouve une société qui en est réduite à créer un « délit de solidarité » ? Que nous reste-t-il si l’on est privé de solidarité ? Rien, si ce n’est la désolation, la barbarie, comme l’a pointé Hannah Arendt. Enfin, une dernière contribution s’intitulera Je c’est Nous, car nul n’est sans l’autre, sans les autres.
Le corps, figure de la solidarité
Ces six brèves interventions donnant lieu à débat seront entrecoupées de temps bibliques et théologiques animés par François Vouga, qui nous fera suivre la thématique paulinienne du corps, métaphore de la solidarité de vie liant la communauté : le corps communautaire qui souffre lorsque certains de ses membres sont incapables de reconnaître en lui le corps du Christ (1 Corinthiens 11.17-34) ; les métaphores corporelles pour dire la dépendance réciproque de chacun.e des membres de la communauté et leur responsabilité partagée des un.e.s et des autres (1 Corinthiens 12.1-31) ; la complémentarité des membres du corps appelés à la seule compétition qui vaille, celle de la bienveillance mutuelle (Romains 12.1-21) ; et enfin le rappel que ce corps est à la fois une réalité donnée et un projet à réaliser, une construction ayant vocation à s’étendre au-delà de la seule communauté chrétienne à toute l’humanité (Éphésiens 4.1-16). Les textes bibliques proposés se trouvent ainsi tressés avec les approches diverses de la thématique de la journée évoquées plus haut, ils entrent en écho, font miroir ou jouent en décalage avec elles pour nourrir réflexions et débats. C’est ce parcours que nous vous invitons à partager le samedi 14 octobre à la Maison Fraternelle qui nous accueille cette année.
Programme et inscription : www.latelierprotestant.fr Contact : patrice.rolin@orange.fr, 06 72 38 19 13
Retrouvez d’autres articles de Paroles Protestantes Paris sur le site de la Presse régionale protestante.