«Jésus annonçait le royaume, et c’est l’Église qui est venue » disait Alfred Loisy. Il parlait là de la déception de ceux qui attendaient encore un salut passant par le christianisme. Mais cela ne colle plus à notre réalité d’un monde ouvert et « débiblicisé », car si la figure de Jésus continue d’être assez reconnaissable dans notre culture, l’attente du salut semble aujourd’hui totalement anachronique dans notre société. De quoi pourrait-on être sauvé ? Peut-être du réchauffement climatique ? Des conflits armés ? Des grandes épidémies ? De la pauvreté ? Mais chacun sait aujourd’hui que c’est à l’être humain de faire le nécessaire. Alors, Dieu dans tout cela ?
Ce constat pose le problème de la vocation de nos Églises, pour ne pas dire de leur utilité. Qu’attendent nos contemporains de nos Églises ? C’est souvent dans l’accompagnement des baptêmes ou des deuils, qui sont les moments cruciaux d’une vie humaine, que l’intervention du religieux est demandée. Se tourner vers une Église à ce moment-là est souvent le symptôme d’une prise de conscience de la valeur d’une vie et le besoin de mettre en perspective l’existence entre naissance et mort. Ces deux moments sont des moments qui nous rappellent la fragilité humaine et c’est précisément pour […]