Je reçois des coups de téléphones d’amis et de parents géographiquement éloignés qui s’inquiètent. En fait, il y a de très grosses pluies, comme souvent ici (les fameux « épisodes cévenols »). Il faut certes faire attention, mais sans plus.

Une alerte signale un risque qui, heureusement, ne concrétise pas toujours. Elle relève du principe de précaution et a pour but de se préparer à une situation dont on n’est pas certain qu’elle se produira. Mieux vaut, dira-t-on, être prudent qu’insouciant. Certes, mais la médaille a un revers. Mettre trop souvent et trop fortement en garde contre des dangers possibles a pour conséquence qu’on les prend moins au sérieux, et que le jour où le désastre arrivera, on ne se sera pas préparé.

Je pense aux prophètes : ils prédisent des malheurs épouvantables pour faire changer les gens. Au fur et à mesure qu’elles se succèdent, leurs annonces s’émoussent. […]