Le livre des Nombres, au chapitre 21, raconte comment Moïse suivit les consignes divines pour mettre en place un stratagème capable de sauver les Hébreux des morsures fatales : il fit un serpent en bronze, qu’il fixa sur une perche. Pour être sauvé, il suffisait de regarder en direction de ce serpent brandi bien haut.

J’aime bien cette façon de guérir. Le seul problème c’est que ça ne fonctionne pas. Ce n’est pas de la mauvaise volonté de la part des médecins, mais brandir le virus de la grippe, du SIDA, le bacille de Koch ou le coronavirus au bout d’une perche, cela ne soigne pas les maladies en questions. Brandir la peste ou le choléra ça ne soigne pas. Brandir la bêtise, en revanche…

Le fait d’élever des serpents, symbole de la science, ce n’est pas de la médecine, c’est de l’éducation. Montrer clairement quelque chose, c’est de la communication, c’est pédagogique, c’est éducatif, pas médical. Pourquoi communiquer ? Pour faire comme Moïse au désert : pour soigner. Pour soigner des poisons lorsqu’ils  ne sont pas des substances physiques, mais des mots, des paroles, des phrases, des idées qui blessent, qui mettent à mort.

Brandir des serpents, c’est dire très haut, très fort, la vérité. C’est dire les faits dans toute leur clarté. Seule la vérité peut prémunir des […]