Trop souvent on lit dans la Bible ce qu’on veut y trouver, et nos traducteurs lui font dire leurs propres opinions discutables. 

C’est ainsi que dans les traductions habituelles, Marie rend grâces dans le « Magnificat », en disant : « Le tout-puissant a fait pour moi des merveilles ». Formidable, Marie célèbre donc bien le Dieu « tout-puissant » que l’on enseigne dans les catéchismes bien-pensants. Mais doit-on vraiment penser Dieu comme « tout-puissant » ? Cette appellation est étrangère à l’Ancien Testament hébreu, et dans le Nouveau, on ne trouve « pantocrator » nulle part (sauf dans Paul citant les Septantes, et dans l’Apocalypse où cela peut s’expliquer).

Quant à Marie, elle ne loue absolument pas le « tout-puissant », mais celui qui est appelé en grec : « O Dynatos », c’est-à-dire « le puissant ». Or que Dieu soit « puissant » personne n’en doute, qu’il soit « tout puissant » est une autre affaire. […]