Elle situe le passage dans un contexte historique probable en fonction des indices laissés : une date, le nom d’un roi, d’une ville… Par exemple, l’histoire de Joseph en Gn 37-50 laisse penser que ses auteurs connaissent bien certains rites égyptiens : Jacob et Joseph sont embaumés, une pratique non connue en Canaan.
Il s’agit encore de repérer parfois un complément ajouté dans un texte en observant des changements de style, de vocabulaire ou d’étonnantes répétitions : Ex 14, la sortie d’Égypte raconte de deux manières la fin de l’armée égyptienne. Ces deux manières distinctes à l’origine ont été soigneusement mises ensemble. Enfin, l’exégèse diachronique permet de comprendre le passage étudié telle une écriture liée à une forme littéraire d’une période historique connue : les récits d’Esther, Judith, et de Joseph offrent bien des similitudes. Cela permet de les lire comme une production des milieux de la diaspora juive qui se constitue après l’Exil du 6ème siècle. Ces récits disent l’importance des communautés juives de l’étranger pour le salut de l’ensemble du judaïsme.
Avec ces critères, il est possible d’éclairer les raisons de l’écriture de tel ou tel texte. Ainsi, le récit de Joseph, Gn 37-50, offre une image étonnamment positive de l’Égypte comme « terre de salut », contrastant avec celle du livre de l’Exode. Cette histoire fut vraisemblablement écrite par des Juifs vivant en Égypte, faisant une expérience heureuse de l’Égypte et de son administration. La colonie juive d’Éléphantine (au Sud de l’Égypte) des 5ème et 4ème siècles av. J-C serait […]