Sans doute notre christianisme a-t-il trop souvent participé à une forme de fuite du monde. Au contraire de l’Évangile, il a, par ses dogmes et ses pratiques, (re)éloigné ce Dieu père, curieuse alchimie du père fouettard et du père Noël… Et pourtant il suffit de relire les évangiles, même simplement, pour y voir un choix radical, celui de l’être humain. Le symbole des apôtres est une déviation par rapport à ce choix initial. Relisez-le : Jésus, à peine né, « souffre sous Ponce Pilate » et meurt. Triste programme ! Comme si le seul but de Jésus avait été d’être l’objet d’un sacrifice, voire d’un marchandage entre notre monde et celui, éloigné, de Dieu.

Dire cela, c’est réduire les quatre évangiles à quelques chapitres, c’est nier les rencontres et les paroles d’un Jésus qui aime et qui enseigne, qui bouscule, transgresse mais aussi réconforte. La complexité du Christ ne se résume pas à […]