Cette ambivalence de l’eau, porteuse de joies et de pleurs, source de bonheur et de malheur, les pays méditerranéens et le Proche Orient en ont une expérience séculaire. On la trouve, par exemple, dans le symbolisme du baptême qui associe la vie et la mort.

Les religions ressemblent à cette eau à la fois féconde et destructrice. D’un côté, elles irriguent nos existences, en font autre chose qu’une aventure misérable et égoïste. De l’autre côté, elles suscitent des affrontements sanglants, génèrent des massacres. Le Proche-Orient en donne un exemple saisissant. Il a apporté au monde à la fois des spiritualités d’une richesse et d’une profondeur merveilleuses et des guerres d’une férocité indépassable. […]