“Je ne prétends point être là, ni survenir à l’improviste, ni paraître en habits et chair, ni gouverner par le poids visible de ma personne” écrit le poète. Si la foi chrétienne repose sur l’espérance d’une présence bien réelle de Dieu dans la vie du croyant malgré l’absence physique, on peut légitimement se poser la question du sens de cette absence, et au passage du fait que le Christ s’envole littéralement.

Évidemment, dans un souci de cohérence rédactionnelle, si la venue du Christ parmi les hommes est comprise et transmise comme un abaissement qui s’exprime d’un point de vue spatial par l’idée de descente du ciel vers la terre, il est plutôt logique d’imaginer son départ de manière symétrique avec une élévation synonyme de retour à un ordre originel, “à la droite de Dieu”.

Mais bien plus qu’un déplacement physique du ressuscité, le thème de l’Ascension comme enlèvement est d’abord à comprendre comme un motif littéraire qui appartient au registre classique de la biographie dans l’Antiquité. En cela, Jésus s’inscrit d’ailleurs dans une lignée de personnages bibliques comme […]