Michel Barlow, correspondant de notre mensuel qui a écrit Le bonheur d’être protestant, nous donne l’occasion d’une promenade dans le champ du sacré. Il rappelle que le sacré est traditionnellement compris comme le fait de mettre à part, mais que Jésus a passé son temps à franchir les murs de séparation, à rejoindre ce qui était considéré comme impur. La foi chrétienne peut être considérée comme une remise en cause de cette structure fondamentale du sacré qui est beaucoup moins évangélique que nous l’imaginons.
Avec son humour plein de finesse, l’auteur met à mal nos conceptions sanguinaires et marquées par une violence nécessaire, en reprenant le propos de l’épître aux Hébreux qu’il relit à la lumière de la parabole du père prodigue (Luc 15), en revisitant le point de vue d’Anselme de Canterbury pour qui Dieu marchande son pardon. Ce faisant, il permet de sortir la foi chrétienne du passage obligé par la souffrance. On se rappellera utilement que le sacrifice, dans le livre du Lévitique, ne sert pas à réparer des fautes, mais à célébrer la réconciliation avec Dieu, à prendre conscience, par un acte de convivialité, que le lien est effectif. […]