Par Agnès Adeline, pasteure de l’Église protestante unie de France à Paris (Oratoire), et aumônier à la Maison d’arrêt des femmes, à Versailles.

On ne peut être étonné qu’aujourd’hui encore, le libéralisme théologique reste méconnu, malgré les efforts des différentes confessions pour faire connaître ce courant de pensée, de réflexion et de recherche.

Il est navrant de constater que, lorsque cette pensée théologique est développée, elle reste l’affaire d’une élite, ou bien demeure confidentielle. On taxe de « trop » ou de « pas assez » libéral, on finit par oublier que le libéralisme se décline en une palette de couleurs nuancées que bien des peintres nous envieraient. Dans notre contexte marqué par le retour des intégrismes de tous bords, le religieux s’affiche plutôt par la violence. Le confort de l’obscurantisme, mais aussi celui des « kits » du prêt-à-croire, qui dispenseraient de la réflexion, de la discussion, reste tapis à la porte des églises.

Si on ne naît pas forcément libéral, rien n’empêche de le devenir, en faisant travailler nos cellules grises dans tous les domaines, en prenant soin de faire entendre les grandes pointures comme d’encourager les voix plus timides. Les libéraux semblent minoritaires dans le monde actuel mais ce n’est une raison ni pour se taire ni pour déclarer forfait. Tant pis si parfois ils se font les porte-parole de situations par trop réalistes. Il est important de faire connaître le libéralisme théologique à la nouvelle génération qui devrait pouvoir, le moment venu, s’approprier la […]