Table ronde du 14 octobre 2017 organisée au CART (Sommières) dans le cadre du Jubilé de la Réforme.
Il me semble que l’effort des réformateurs n’a pas été de favoriser l’hospitalité, du moins au sens universel. Ils ont œuvré pour une plus grande fidélité à ce qu’ils estimaient être le cœur de l’Evangile, mais rapporté à la communauté des croyants déjà présents. Inutile de trop insister sur le fait que Luther aurait volontiers pratiqué l’hospitalité à l’endroit des Juifs à la condition que ceux-ci deviennent luthériens – si vous me passez l’anachronisme.
Pour ce qui concerne la Réforme francophone, la forte hostilité qu’elle a rencontrée en France, et qui a provoqué la politique du Refuge, a conduit le protestantisme à développer une politique d’hospitalité, mais qui a été subie plutôt que pensée. L’accueil de l’autre était d’abord l’accueil du prochain, proche de moi par sa condition de persécuté. Mais il y a eu également l’hospitalité dont ont bénéficié les protestants et qui ne fut pas nécessairement le seul fait d’autres protestants. C’est alors qu’un changement de perspective a pu s’opérer. La figure de l’hospitalité, a pris le visage de […]