L’Évangile décrit ainsi cette situation instable : « L’esprit est plein d’ardeur, mais la chair est faible » (Mc 14,38). Un diable n’a pas besoin d’être tenté, il est mauvais par nature. Il en va autrement de l’homme. S’il n’est pas un diable, il n’est pas un ange non plus. Une « division » apparaît en son être entre ses aspirations idéales et le poids de la réalité. Toutefois, il s’agit d’éviter de lire l’expression précitée de façon trop dualiste, comme l’a parfois fait le christianisme antique sous l’influence du platonisme. Il n’est pas possible de séparer une partie bonne de l’homme, l’âme spirituelle, d’une partie mauvaise, le corps charnel, car ces dimensions sont réunies dans la plupart des expériences humaines.
L’homme est-il bon ? Cette question d’apparence simple cache un des problèmes les plus ardus de la pensée occidentale. Nous l’abordons successivement de trois manières, en percevant d’abord la bonté de l’homme comme une donation, un trait de nature, puis comme un choix libre, et enfin comme une opportunité qui s’offre à certaines occasions. […]