Au-delà de ses bonnes intentions, comment le chrétien doit-il concevoir son engagement concret dans la cité ? Cet engagement dépend beaucoup de l’image de Jésus de Nazareth que nous portons en nous.
Les illusions perdues de la Théologie de la Libération
Certains ont parlé de Jésus comme d’un révolutionnaire. Une théologie chrétienne, la Théologie de la Libération, a même été construite sur cette idée que les chrétiens, pour être au côté des pauvres, devaient s’allier ou au moins soutenir les forces révolutionnaires.
Il faut dire que dans les pays latino américains où elle est apparue, le choix pour les chrétiens était assez tranché comme la situation politique de ces pays où s’affrontaient des dictatures militaires et des forces révolutionnaires marxistes, sous influence cubaine.
L’Eglise officielle, par peur du communisme, soutenait souvent le régime ou se taisait devant les atteintes évidentes aux droits de l’homme voire l’usage de la torture.
Ce positionnement heurtait beaucoup de chrétiens de base qui, vu la situation politique locale, ne voyaient pas d’autres possibilités, pour être aux côtés des plus faibles, que de soutenir les forces révolutionnaires, elles mêmes à la recherche de soutiens.
En Amérique latine, certains sont même allés jusqu’à considérer le héros révolutionnaire, Che Guevara comme un Christ rouge, une sorte de réincarnation de Jésus de Nazareth. Il faut dire que sa recherche d’un homme nouveau né de la révolution, son idéalisme révolutionnaire et son refus des […]