Le jour où un ami m’a avoué qu’il avait une aventure avec une autre femme que la sienne, je lui ai parlé des conséquences de son comportement et lui ai dit que, s’il voulait sauver son couple, il devait interrompre cette liaison. Le jour où un visiteur de prison m’a dit qu’il rencontrait régulièrement un homme qui avait commis un crime particulièrement horrible, nous avons parlé du sens de la rédemption. Le jour où j’ai lu dans un journal qu’un homme politique avait fait un faux témoignage pour arranger un ami, j’ai été scandalisé.

Le jour où, dans une soirée, un convive m’a demandé ce que faisait un pasteur, j’ai été très fier de lui répondre que je travaillais beaucoup et que cela faisait trois semaines que je n’avais pas pris le moindre jour de repos… J’ai dû ravaler ma fierté lorsque je me suis souvenu que, dans l’Écriture, le commandement du sabbat est dans le Décalogue et qu’il a la même valeur que l’interdiction de l’adultère, du meurtre ou du faux témoignage ! Pourquoi est-il aussi grave de ne jamais s’arrêter de travailler que de commettre un adultère, de tuer ou de voler ? C’est que, dans le respect du sabbat, il se joue une dimension fondamentale de la dignité humaine.

Le repos comme commandement

En méditant le premier chapitre de la Genèse, les sages se sont demandé : si Dieu avait sept jours à sa disposition pour créer le monde, pourquoi s’est-il dépêché pour que tout soit achevé au soir du sixième jour ? Rachi de Troyes a répondu que la création n’était pas achevée le sixième jour, il manquait un élément essentiel : le repos. […]