Le livre de l’Exode raconte que les hébreux libérés de l’esclavage de l’Égypte ont vite regretté leur ancienne condition. Elle était certes dure, mais leur nouvelle situation l’est encore plus. Loin de s’améliorer, leur existence se détériore. Les « viandes » d’Égypte étaient payées par de grandes souffrances, mais, enfin, il y avait de quoi manger, alors que dans le désert du Sinaï, il n’y a rien ou presque rien.
Les changements déçoivent souvent. Ce qu’ils apportent correspond rarement à ce qu’on en espérait. Les français, aux dernières élections, ont voulu pour notre pays une nouvelle classe dirigeante et une « gouvernance » différente. Aujourd’hui, ils s’inquiètent : le changement intervenu est-il véritable ou illusoire (sommes-nous vraiment sortis d’Égypte ?) et ne nous fait-il pas entrer pas dans un désert qui nous privera même des « viandes » chiches de naguère ? […]