«Jésus est certainement l’un des personnages les mieux authentifiés de l’Antiquité», déclare Daniel Marguerat, professeur à l’Université de Lausanne dans l’article Traces du Jésus de l’Histoire. L’état des sources documentaires. Bien mieux qu’Homère, ou même qu’Aristote. Si l’on en croit la science et la recherche universitaire, on ne peut pas douter de son existence historique. La preuve? Le délai qui s’écoule entre la période présumée pendant laquelle il aurait vécu, et la première trace écrite qui évoque son existence.

Plus réel qu’Aristote et Platon

Prenons l’Illiade et l’Odyssée en exemple. Ces œuvres d’Homère sont très largement diffusées dans notre culture occidentale. Et pourtant, les plus anciens manuscrits complets que l’on a pu authentifier datent du 9e siècle, soit seize siècles après l’époque de leur écriture. Il en va de même pour la copie la plus ancienne de La Poétique du philosophe Aristote, qui date du 10e siècle, soit quatorze siècles après son écriture. Un tel écart de temps laisse beaucoup d’espace pour des altérations et modifications du manuscrit original. Et que sait-on de Platon? Les premières biographies de lui à disposition datent de plus de 500 ans après sa mort.

Pour Jésus, il en est tout autre. L’écart de temps entre son existence et la première mention écrite se compte en dizaine d’années, pas plus. De Flavius Josèphe dans ses Antiquités juives entre l’an 93 et l’an 94, à Tacite dans les Annales entre l’an 115 et l’an 118, les écrits authentiques de sources non-chrétiennes qui font mention de Jésus sont très proches de la période du […]